Suivre les traces du Québec : l’ajout de nouveaux bâtiments à la carte communautaire
Dès que le nouvel ensemble de données sur les empreintes des bâtiments a été publié par le gouvernement du Québec, avec sa couverture et sa qualité accrues, nous savions qu’il fallait envisager de l’inclure dans la carte communautaire du Canada.
En 2023, la province de Québec a publié une couche des empreintes des bâtiments sur son portail provincial de données ouvertes Données Québec, qui héberge des centaines d’ensembles de données provenant de municipalités et d’organisations de toute la province. Cette nouvelle couche des empreintes des bâtiments a été créée en partenariat avec l’Université Laval ainsi que Ressources naturelles Canada et générée automatiquement à partir des sources LiDAR et d’imagerie gouvernementales disponibles. Elle contient des polygones de bâtiments couvrant la majeure partie du sud et de l’est du Québec. Cet ensemble de données comprend 2,5 millions d’entités de bâtiment qui apparaissent dans 972 des 1 300 divisions de recensement du Québec. Compte tenu de l’étendue de la couverture et de la qualité des données, dès que nous avons vu ce nouvel ensemble de données, nous avons su qu’il fallait envisager de l’inclure dans la carte communautaire du Canada.
Une carte montrant la couverture du nouvel ensemble de données sur les polygones de bâtiments publié par le gouvernement du Québec. La région couverte (en orange clair) se situe principalement dans le sud du Québec.
Avant que cette nouvelle couche de bâtiments ne soit ajoutée à la carte communautaire du Canada, l’une des principales sources d’empreintes de bâtiments pour la province (en dehors des contributions directes des communautés) était une couche source ouverte de Microsoft offerte gratuitement et créée (parfois de manière assez grossière) à partir d’orthophotos. Il s’agissait d’un excellent substitut en l’absence d’une meilleure source de données, sans doute plus fiable, mais, comme pour tous les polygones générés automatiquement à partir d’orthophotos à grande échelle, la précision à 100 % n’était pas nécessairement au rendez-vous.
Puis apparaît l’ensemble de données sur les polygones de bâtiments de la province de Québec.
Là où la couche Microsoft arrondissait parfois les angles des bâtiments ou les coupait en biais, la couche des bâtiments provinciaux présentait des empreintes de bâtiments plus finement détaillées, comme on peut le voir ci-dessous dans quelques polygones de bâtiments à Louiseville et Yamachiche, villes situées le long du fleuve Saint-Laurent dans l’est du Québec.
Comparaison des cartes topographiques des régions de Louiseville et de Yamachiche, au Québec. Les comparaisons avant et après le changement de sources montrent que la définition des contours des bâtiments est beaucoup plus élevée et plus précise après l’échange.
Certains groupes de communautés au Québec n’avaient pas de couverture de l’empreinte des bâtiments en raison d’un manque de données, ce qui occasionnait des lacunes pour certaines communautés qui auraient autrement été couvertes, comme Saint-Édouard-de-Maskinongé et Saint-Sauveur. L’ensemble de données provinciales a permis de combler certaines de ces lacunes.
Comparaison des cartes topographiques des régions de Saint-Édouard-de-Maskinongé et de Saint-Sauveur. Les comparaisons montrent qu’après le changement de source, la couverture des bâtiments est devenue plus complète et précise par rapport à l’imagerie sous-jacente.
La priorité accordée aux sources communautaires directes et à l’exactitude a été maintenue dans cet échange de données provinciales sur les bâtiments. La carte communautaire du Canada se donne comme objectif de présenter des données communautaires exactes, officielles et actuelles. Elle sert également à outiller les communautés et à les appeler à fournir leurs données pour leur propre représentation. Les analystes SIG qui travaillent sur la représentation du Québec dans le fond de carte ont passé au peigne fin chacune de leurs communautés afin de comparer la nouvelle couche de bâtiments avec les sources de données antérieures. Mes collègues Kira Lazda et Sonja Antic ont analysé la couverture des données, communauté par communauté. Elles ont comparé la qualité et la couverture des nouveaux polygones de bâtiments aux anciennes couches d’imagerie de bâtiments fournies par Microsoft et par d’autres sources comme Ressources naturelles Canada. Leur tâche consistait à déterminer quelles couches devaient être sélectionnées et publiées dans le fond de carte pour chaque municipalité et région.
Pour décider de la couverture de chaque région, elles ont posé les questions suivantes à chaque municipalité :
Couverture et exhaustivité – La couche de données couvre-t-elle toutes les entités de bâtiments dans la zone censément visée?
Précision du positionnement – Les entités de la couche de données sont-elles positionnées avec précision par rapport à l’imagerie sous-jacente?
Précision des formes – Les formes des bâtiments dans la couche de données sont-elles exactes par rapport à l’imagerie sous-jacente?
Précision des formes – Les formes des bâtiments dans la couche de données sont-elles exactes par rapport à l’imagerie sous-jacente?
Quatre images qui présentent chacune une comparaison entre différentes cartes et sources de données pour diverses communautés québécoises. Les quatre thèmes des comparaisons cartographiques, dans le sens des aiguilles d’une montre et de gauche à droite, sont les suivants : couverture et exhaustivité, précision du positionnement, précision des formes et qualité des données. Les cartes présentent toutes différents niveaux de précision des bâtiments et d’exhaustivité de l’ensemble de données pour l’étendue de la carte.
Après l’échange de données sur les bâtiments, 45 % des subdivisions de recensement du Québec utilisent désormais les empreintes de bâtiments de la province de Québec. Avant que la couche provinciale des bâtiments ne soit fournie, 92 % des subdivisions de recensement du Québec étaient représentées sur la carte communautaire du Canada en utilisant les empreintes de bâtiments de Microsoft et de Ressources naturelles Canada (en l’absence de données auto-contribuées). Et maintenant, après l’échange de données sur les bâtiments, seulement 45 % des subdivisions de recensement utilisent les anciennes sources, maintenant remplacées par la source provinciale. Créer un fond de carte national, modifier les polygones de bâtiments et comparer les sources de données, municipalité par municipalité : tout cela représente beaucoup de travail, mais qui vaut la peine, parce qu’on aboutit à une cartographie plus précise des communautés canadiennes.
Grâce aux fréquentes mises à jour des données de nos plus de 410 contributeurs (et d’autres s’ajoutent!), la carte communautaire du Canada fournit une bonne représentation du pays en temps réel, d’autant plus que les mises à jour de données sont synchronisées avec le fond de carte quotidiennement et qu’une nouvelle version de ce fond de carte est publiée deux fois par semaine (toutes les 72 heures). La carte communautaire constitue ainsi le fond de carte le plus précis qui soit offert aux utilisateurs canadiens, avec des sources de données communautaires qui l’alimentent directement et une fréquence de mise à jour inégalée.
Vous êtes une communauté ou une source de données officielles au Québec ou au Canada, et vous aimeriez que vos données figurent sur la carte afin d’économiser des crédits et des ressources pour la mise à jour du fond de carte? Envoyez-nous un courriel à l’adresse communitymaps@esri.ca pour apporter votre contribution. Et si vous êtes un utilisateur de SIG, envisagez d’utiliser les fonds de carte de la carte communautaire du Canada comme éléments de base par défaut pour vos travaux de cartographie. Vous pouvez accéder à ces ressources sur votre navigateur et dans l’ensemble du système ArcGIS.
Ce billet a été écrit en anglais par Emma Melis et peut être consulté ici.