Les IDS sont au premier plan de la nouvelle stratégie géospatiale du Royaume-Uni
Le Royaume-Uni a récemment lancé une stratégie nationale quinquennale en matière de données géospatiales, qui cerne les occasions à saisir, les tendances à considérer en matière de données et les missions stratégiques à mener, en vue de relever les défis actuels dans ce domaine. Une exigence importante énoncée par la stratégie du Royaume-Uni porte sur la capacité technique et opérationnelle de partage des données géospatiales dans tout le pays, qui est mise en œuvre par le biais d’une infrastructure de données spatiales (IDS). On pourrait faire valoir que le Canada a actuellement une longueur d’avance sur le Royaume-Uni pour ce qui est de l’élaboration et de la mise en œuvre d’une approche nationale du partage des données spatiales. Toutefois, il faut se rendre à l’évidence : sans une nouvelle stratégie, sans mesures innovantes et sans investissements ciblés de notre part, l’IDS du Royaume-Uni supplantera celle du Canada d’ici quelques années. Lisez ce billet de blogue pour en savoir davantage sur la stratégie géospatiale du Royaume-Uni, pour comprendre pourquoi les données géospatiales s’avèrent aujourd’hui plus importantes que jamais, ainsi que pour découvrir comment le Canada peut tirer parti de la modernisation de l’Infrastructure canadienne de données géospatiales (ICDG).
Le Royaume-Uni a récemment lancé sa stratégie géospatiale pour 2020 à 2025, qui constitue un énoncé de vision et prévoit l’établissement d’un cadre national cohérent de géodonnées d’ici 2025. La stratégie propose un programme de travail ambitieux ayant pour but de concrétiser cette vision, par la réalisation de quatre missions essentielles :
- Première mission : promouvoir et garantir l’utilisation des géodonnées.
- Deuxième mission : améliorer l’accès à de meilleures géodonnées.
- Troisième mission : renforcer les capacités, les compétences et la sensibilisation.
- Quatrième mission : favoriser l’innovation.
Pour moi, l’une des principales conclusions de la stratégie est que sa mise en œuvre dépend essentiellement de la technologie et de la collaboration dans le domaine des infrastructures de données spatiales (IDS). Certaines organisations doivent créer les données et les tenir à jour, tandis que d’autres doivent les gérer et que d’autres encore doivent les utiliser. La seule façon pour les organisations de partager efficacement entre elles des données spatiales actualisées consiste à s’appuyer sur les principes de l’IDS.
Les applications sectorielles et publiques visées par la stratégie britannique sont très vastes et comprennent : la revitalisation des infrastructures et des réseaux de transport; la promotion de l’égalité sociale; la lutte contre le changement climatique; l’offre de logements abordables; la préparation aux véhicules électriques; le soutien aux soins de santé et aux interventions d’urgence; et l’amélioration de l’agriculture et de la gestion des terres. Quoique très diverses, ces applications dépendent toutes de la géographie dans une certaine mesure. Toutes nécessitent donc des données spatiales actualisées et facilement accessibles.
Il est essentiel de tenir à jour les géodonnées pour garantir l’efficacité des décisions. Une fois que les changements du monde réel sont détectés et que les données spatiales correspondantes sont mises à jour, ces mises à jour doivent être partagées largement et rapidement par le biais d’une IDS afin que tous les utilisateurs disposent des renseignements les plus récents pour fonder leurs décisions.
L’IDS du Canada, appelée Infrastructure canadienne de données géospatiales (ICDG), est la collection de base par excellence regroupant normes, politiques, applications et gouvernance. Elle facilite l’utilisation, l’intégration et la préservation des données spatiales, ainsi que leur accès. Le Royaume-Uni a choisi une approche plus holistique par l’adoption du Cadre intégré d’information géospatiale des Nations unies (IGIF) et par la mise en œuvre d’un cadre national de données spatiales s’alignant sur l’IGIF.
Le Royaume-Uni a choisi d’adopter et d’adapter le Cadre intégré d’information géospatiale des Nations unies (IGIF), qui fournit une base et un guide en vue de développer, d’intégrer, de renforcer et de maximiser la gestion de l’information géospatiale et des ressources connexes dans l’ensemble d’un pays.
La stratégie du Royaume-Uni vise l’établissement d’un cadre national cohérent de géodonnées d’ici 2025. Les technologies futures seront étayées par des données relatives à des événements se produisant à un moment et en un lieu donnés. Les géodonnées constitueront donc bientôt le lien unificateur entre les choses, les systèmes, les personnes et l’environnement.
La stratégie du Royaume-Uni indique que les précieux renseignements qui sont actuellement disséminés et cloîtrés dans différents bureaux ministériels feront l’objet d’un regroupement qui facilitera l’accès sécuritaire à l’information, permettra de tirer profit de nouveaux aperçus et favorisera la création de services inédits et de nouvelles entreprises qu’on ne saurait imaginer aujourd’hui. L’innovation dans l’ensemble de l’économie britannique sera rendue possible grâce à de meilleures données, des compétences rehaussées et des outils optimaux en matière de localisation qui contribueront à la stabilité économique et à la productivité nationale. Les géodonnées sont déjà omniprésentes, et leurs avantages continueront de s’accroître dans l’ensemble de l’économie britannique et dans toutes les régions. Elles appuient la reprise économique, attirent les investissements, créent des emplois et stimulent les exportations d’une manière écologiquement durable.
La stratégie met en évidence neuf secteurs prédominants sur lesquels les géodonnées auront une incidence importante au Royaume-Uni. Cette liste non exhaustive montre que le potentiel des géodonnées comme piliers de la croissance et de la durabilité s’étend à presque tous les secteurs de l’économie et de la société britanniques.
Le Royaume-Uni innove déjà dans le domaine des données de localisation, et d’autres excellentes avenues se pointent à l’horizon. À plus long terme, les données géographiques serviront de base à la prochaine génération de services publics et d’entreprises dans un large éventail de secteurs, notamment les infrastructures, la construction, le logement, les transports, le commerce de détail, l’environnement, les soins de santé et les interventions d’urgence. Dans l’immédiat, les données spatiales pourraient constituer la base d’innovations et de collaborations qui aideraient le Royaume-Uni à relever le défi de la COVID-19 et à assurer définitivement l’apport constant des données en vue d’être prêt pour les prochaines menaces. Le Royaume-Uni a créé une stratégie rigoureuse en vue d’intégrer les données spatiales dans la trame des secteurs publics et privés, et l’une des technologies essentielles pour mettre en œuvre cette stratégie est l’IDS.
Le Canada ayant contracté une dette importante en raison de la pandémie de COVID-19, il est plus important que jamais que les gouvernements à tous les paliers travaillent plus efficacement et que les entreprises se voient offrir des occasions commerciales qui soutiendront leur croissance. L’utilisation accrue des données spatiales dans de nombreux secteurs représente un domaine où le Canada peut créer une activité économique importante, qui profitera à l’économie et à la société canadiennes. Le moment est venu pour le Canada d’élaborer une stratégie géospatiale moderne et tournée vers l’avenir pour accroître et améliorer l’utilisation des données géospatiales, ce qui favorisera l’efficience et l’efficacité des gouvernements et des entreprises.
La pandémie de COVID-19 a démontré au monde entier l’importance des données géospatiales, et le moment est venu pour le Canada de créer une nouvelle stratégie géospatiale, en s’appuyant sur les succès existants et en rendant les données spatiales plus omniprésentes et plus opportunes, de façon à voguer résolument dans le nouveau monde issu des événements des derniers mois.
Le présent billet de blogue contient de l’information du secteur public utilisée en vertu de la version 3.0 de la Licence du gouvernement ouvert.
Ce billet a été écrit en anglais par Gordon Plunkett et peut être consulté ici.