L’enseignant Tony Cushman fait passer le travail sur le terrain à niveau supérieur grâce à ArcGIS
Enseignant d’une école primaire de Toronto, en Ontario, Tony Cushman a récemment réalisé un projet à l’échelle de son école avec ses élèves de troisième année à l’aide d’ArcGIS. Apprenez-en davantage sur le projet et la façon dont il a tiré profit de certains des outils ArcGIS les plus populaires offerts aux écoles primaires et secondaires du Canada pour en faire une occasion d’apprentissage interdisciplinaire.
La première fois que j’ai été invitée dans la classe de Tony Cushman à l’école Rolph Road, à Toronto, j’ai été impressionnée par la disposition de la salle de classe et l’énergie qui s’en dégageait. Il était évident que les enfants aimaient être là. Dans la salle, j’ai remarqué qu’il y avait un tourne-disque, une fresque géante peinte par les élèves et représentant Léon le Lion, la mascotte de la classe qui veille sur eux, ainsi que des structures en blocs de construction dans un coin qui attendaient d’être achevées.
Après avoir parlé à Tony, j’ai réalisé qu’il était probablement le professeur le plus « cool » que j’ai jamais rencontré. Il m’a fait part de son amour pour l’enseignement et de sa volonté de faire participer ses élèves à leur apprentissage grâce à des activités amusantes. Par exemple, il leur fait écouter de la musique en classe et leur demande d’exprimer par le dessin ou l’écriture le sentiment qu’elle leur inspire.
Tony partage son amour de la musique avec ses élèves. D’ailleurs, ces derniers aiment beaucoup lorsque Tony leur fait écouter de la musique en classe et leur demande d’exprimer par le dessin ou l’écriture ce qu’elle leur inspire.
Tony et ses élèves ont récemment mené à bien un projet à l’échelle de l’école qui visait à comprendre la manière dont les élèves jouent pendant les récréations. Un collègue lui a présenté Survey123 for ArcGIS, et il n’en a pas fallu plus pour le mettre sur la voie de la technologie ArcGIS.
C’est grâce à cette vidéo sur un sondage sur les jeux réalisé auprès de l’école Rolph Road que nous avons découvert le projet.
Elle nous a impressionnés!
Au cours des quatre derniers mois, j’ai eu l’occasion de soutenir le travail de Tony en présentant ArcGIS StoryMaps à ses élèves et en leur fournissant une assistance technique au besoin. En mars, nous avons animé un atelier sur Survey123 avec son collègue Andrew Edmonds lors de la Conférence des SIG dans l’éducation et la recherche d’Esri Canada.
Tony et son collègue Andrew Edmonds ont présenté leur projet de travail sur le terrain lors de la Conférence des SIG dans l’éducation et la recherche organisée par Esri Canada en mars.
Je tiens à souligner le travail accompli par Tony pour de nombreuses raisons. Il est l’exemple parfait d’un enseignant qui recherche activement des moyens d’offrir à ses élèves un apprentissage interdisciplinaire dynamique qui leur permet de prendre des décisions, plutôt qu’un apprentissage passif. Il cherche constamment à rendre les choses intéressantes et pertinentes pour ses élèves, et il est toujours heureux de recevoir leurs commentaires sur les apprentissages qu’ils font ensemble.
J’ai demandé à Tony de nous faire part de ses réflexions sur le projet scolaire et de nous expliquer comment il a utilisé les outils ArcGIS pour le faire passer à un niveau supérieur.
Parlez-nous de vous et de votre expérience en tant qu’enseignant
J’ai grandi à Toronto, et j’ai passé mon enfance à concevoir des projets artistiques bizarres avec ma famille et mes amis.
Je tiens à le mentionner, car j’essaie d’intégrer cette ouverture et cet esprit d’exploration à la culture de ma classe. J’enseigne depuis environ sept ans. J’ai fait mes débuts à Londres, en Angleterre, avant de revenir travailler à Toronto, au sein de la commission scolaire du district de Toronto. Au fil des ans, j’ai essayé de lâcher prise et de confier davantage le contrôle de ma classe à mes élèves. Le résultat? Mes élèves s’investissent plus et, ensemble, nous créons de nombreux projets interdisciplinaires passionnants, comme celui dont nous discutons aujourd’hui.
Comment structurez-vous l’apprentissage dans votre classe?
Le programme d’études de l’Ontario est divisé par matière, chacune comportant un ensemble d’attentes, et ces attentes reposent sur une liste de compétences précises. Même à l’école primaire, une journée scolaire typique est divisée en différentes périodes, chacune portant sur une matière et des ressources pédagogiques différentes. L’expérience que nous offrons aux élèves ressemble parfois à une liste à puces ponctuée par le son de la cloche.
Cette structure segmentée n’a jamais eu beaucoup de sens pour moi. C’est pourquoi j’essaie d’offrir à mes élèves une expérience semblable à celle des adultes (qui n’est généralement pas fondée sur un ensemble de matières compartimentées).
Les élèves de Tony participant à une activité de cartographie en classe sur la provenance d’un objet important. Chaque élève a été invité à apporter quelque chose d’important pour lui ou un membre de sa famille et à en partager l’histoire avec la classe.
Si vous visitez ma classe de troisième année, vous remarquerez qu’une grande partie de l’apprentissage se fait dans le cadre de grands projets interdisciplinaires qui demandent aux élèves d’appliquer des compétences acquises dans de nombreuses matières différentes, dans le but de créer quelque chose d’authentique. Ces dernières années, mes élèves ont réalisé leur propre version de Reading Rainbow. Ils ont également commercialisé leurs propres dispositifs de calcul mathématique portables, lesquels prennent la forme de bracelets de chanvre stylés. Enfin, Carol Dweck, chercheuse à l’origine de la notion « d’esprit axé sur la croissance » a souligné le travail exceptionnel qu’ils ont réalisé avec leur vidéoclip sur le sujet. Presque toutes les activités que nous faisons en classe sont conçues par moi-même ou, mieux encore, créées en collaboration avec mes élèves. De plus, j’essaie de ne jamais faire deux fois la même activité.
Comment vous est venue l’idée de ce projet?
J’ai récemment été nommé président du conseil d’administration de mon école. À ce titre, l’une de mes responsabilités est d’aider à établir des objectifs précis visant l’amélioration de l’école. Je collabore avec la directrice, Sandra Larosa, pour créer à l’échelle de l’école des initiatives en matière de réussite scolaire, d’équité et de bien-être des élèves. Tout comme dans un bureau, nous avons des objectifs et, pour suivre le progrès des élèves, nous devons recueillir et analyser des données.
Pendant ma participation à la planification de ces initiatives, je préparais aussi mes cours de mathématiques pour l’année. J’ai remarqué des parallèles entre cette collecte de données et les attentes en matière de gestion des données du programme de mathématiques de 3e année. Et si on remplaçait la création d’un graphique à barres montrant la couleur préférée des camarades de classe par la réalisation d’un sondage sur un véritable enjeu dans notre école?
Des élèves qui créent un diagramme à barres papier afin de présenter les données recueillies dans le cadre du sondage.
Ces diagrammes ont ensuite été affichés dans les couloirs de l’école pour que les autres enseignants et élèves puissent les voir.
Cette année, l’une des importantes initiatives de l’école est la mise en place d’un programme de terrain de jeux progressif (Outdoor Play and Learning). Ce dernier vise à élargir la gamme d’activités en plein air possibles et à accroître par le fait même les occasions d’épanouissement pour les élèves lors des récréations. J’ai commencé à réfléchir à la façon de mesurer l’incidence du programme sur la culture de notre école, et il est devenu évident que le seul moyen d’y parvenir serait d’effectuer un sondage auprès de tous les élèves.
J’ai également été inspiré par les innombrables heures que j’ai passées à surveiller les enfants qui jouaient dans la cour de récréation.
Pourquoi avez-vous décidé d’utiliser ArcGIS Online, Survey123 et StoryMaps?
Je voudrais commencer par dire que le projet n’aurait pas été possible sans ces outils.
Survey123 nous a permis d’interroger 339 élèves en une semaine et demie, soit tous les élèves de l’école, de la maternelle à la 6e année. C’est une grande réalisation. À l’aide d’iPad, les élèves ont lu les codes QR disposés dans la salle de classe pour accéder au sondage et soumettre leurs réponses avec une connexion sans fil. Ils pouvaient aussi lire un autre code QR pour consulter immédiatement les résultats, et ce, au fur et à mesure qu’ils étaient recueillis.
Exemples de questions du sondage sur la récréation réalisé à l’école Rolph Road.
L’objectif de notre projet sur le terrain consistait à faire participer l’ensemble des élèves et pas seulement pour répondre au sondage : ils devaient aussi prendre part à un dialogue sur la signification des résultats. Les graphiques à barres et les diagrammes circulaires n’auraient pas fonctionné pour ce projet, car ils sont souvent trop abstraits pour intéresser les apprenants les plus jeunes. La possibilité de visualiser les résultats sur une carte avec ArcGIS a vraiment changé la donne. Quand on y pense, une carte est le format le moins abstrait et donc le plus approprié pour consulter des données. Il s’agit en fait d’une image du monde, mais en plus petite. Nous avons créé notre propre version papier de la carte du terrain de jeux à l’échelle d’ArcGIS Online en remplaçant les points de données par des autocollants de couleur.
La classe de Tony a créé une carte papier du terrain de jeux à l’échelle afin d’étudier quelques concepts mathématiques. Les élèves se sont ensuite penchés sur la cartographie informatique à l’aide d’ArcGIS Online.
Pour la phase finale du projet, les élèves de 3e année ont été jumelés avec les élèves de 5e et de 6e années de la classe d’Andrew Edmond. Chaque équipe devait analyser les réponses d’une question du sondage. Tout d’abord, les élèves ont employé la couche d’entités (créée par défaut à la conception d’un sondage) pour générer des cartes web, puis ils ont utilisé Operations Dashboard for ArcGIS pour transformer les résultats du sondage en graphiques. Chaque groupe a ensuite produit un tableau de bord afin de présenter les résultats, les conclusions tirées ainsi que des idées sur les prochaines étapes que l’école pourrait mettre en œuvre. Nos élèves se sont beaucoup amusés avec les fonctions de conception, et les parents ont été renversés par leurs réalisations. Ce projet était vraiment plus excitant que s’il avait été mené avec un simple morceau de carton roulé!
Pour préparer leurs cartes récits, les élèves ont rempli un document décrivant le contenu de la carte numérique. De cette façon, tous les éléments étaient prêts avant de commencer la création de la carte.
Un élève qui nous présente son travail de préparation du contenu de la carte récit.
Des élèves montrant fièrement les graphiques qu’ils ont créés à l’aide d’Operations Dashboard.
Explorez toutes les étapes du projet sur le terrain, de la conception du sondage à l’élaboration des cartes récits. Vous pourrez consulter les résultats recueillis auprès de tous les élèves de l’école dans le cadre du sondage sur la récréation.
Parcourez le projet sur le terrain mené à l’école Rolph Road en explorant la carte récit.
Prochaines étapes
Tony envisage de créer des ressources ArcGIS pertinentes pour que ses élèves puissent continuer à apprendre de la maison pendant la fermeture des écoles.
Nous tenons à remercier Tony de nous autoriser à présenter son histoire. Nous sommes convaincus qu’elle inspirera d’autres enseignants à utiliser ArcGIS pour mobiliser leurs élèves. Nous avons hâte de vous aider dans vos prochains projets.
Si l’histoire de Tony vous a touché et que vous souhaitez communiquer avec lui, n’hésitez pas à lui écrire à l’adresse anthony.cushman@tdsb.on.ca. Vous pouvez également laisser un commentaire ci-dessous.
Ce billet a été écrit en anglais par Angela Alexander et peut être consulté ici.