La GeoIA en action : mon passage au sein de l’équipe Milieu scolaire et recherche d’Esri Canada
Chaque étape d’une carrière apporte de nouvelles leçons, mais certaines expériences se démarquent plus que d’autres. Mon passage au sein de l’équipe Milieu scolaire et recherche d’Esri Canada a été l’un de ces moments marquants : il m’a non seulement permis d’approfondir mes compétences en GeoIA, mais il a aussi transformé ma vision de l’avenir des technologies géospatiales. Je vous invite à découvrir comment cette étape dans le cadre du programme de stages tournants a été déterminante pour la suite de mon parcours professionnel.
Je me suis jointe à Esri Canada en mai 2024, tout juste après l’obtention de mon diplôme, à titre d’analyste SIG associée dans le cadre du programme Associate GIS Professional. Ce programme s’adresse aux récents diplômés en SIG passionnés par les technologies géospatiales et désireux de lancer leur carrière dans le secteur des SIG. Dans le cadre de ce programme de stages tournants, les participants ont l’occasion de travailler au sein de différents services à Esri Canada et d’acquérir une expérience concrète avec l’ensemble de la gamme de produits ArcGIS.
L’une de mes affectations s’est déroulée au sein du service Milieu scolaire et recherche, d’avril à août 2025. Grâce à ma formation multidisciplinaire en urbanisme, en design, en géographie et en SIG (ainsi qu’à mon intérêt marqué pour la recherche), cette expérience s’est révélée un choix tout naturel. Pendant mon passage dans ce service, j’ai eu le plaisir de collaborer avec une équipe de collègues inspirants et toujours prêts à offrir leur soutien. Nous échangions régulièrement lors de réunions d’équipe hebdomadaires, de rencontres individuelles et même en personne à Inspire 2025 d’Esri Canada, un événement annuel qui s’est tenu cette année dans le magnifique décor de Blue Mountain. Ce fut une occasion exceptionnelle de rencontrer l’équipe et d’échanger des idées dans un cadre enchanteur.
Photo de groupe de l’équipe Milieu scolaire et recherche à Inspire 2025
J’avais déjà touché à la GeoIA pendant ma maîtrise en géographie à l’Université de Calgary, mais c’est vraiment lors de mon passage au sein du service Milieu scolaire et recherche que j’en ai découvert tout le potentiel. En travaillant sur des projets concrets, en apprenant auprès de collègues expérimentés et en participant à des initiatives effectives, j’ai mieux compris comment la GeoIA peut aider à résoudre des défis du monde réel. Cette expérience m’a aussi permis de voir comment orienter ma carrière autour de cette spécialité.
Alors que je termine mon passage au sein du service Milieu scolaire et recherche, j’aimerais prendre un moment pour réfléchir aux projets en GeoIA auxquels j’ai contribué durant cette période.
Du projet de maîtrise au tutoriel public sur la GeoIA
Lorsque j’ai commencé mon passage au sein du service Milieu scolaire et recherche, il n’y avait pas beaucoup de projets en cours dans lesquels je pouvais m’investir immédiatement. Avec le recul, cela s’est avéré être une belle occasion. J’ai profité de ce temps pour approfondir un projet que j’avais réalisé durant ma maîtrise.
Dans le cadre de mes recherches, j’ai travaillé avec des données LiDAR pour extraire et cartographier de petites entités urbaines comme des bancs, des lampadaires et des clôtures, en utilisant des flux de travaux ArcGIS pour entraîner des modèles d’apprentissage profond. Bien qu’ArcGIS Living Atlas propose une variété de modèles préentraînés, ces derniers ne couvrent pas toujours les entités urbaines spécialisées ou de très petite échelle. Cette lacune m’a amenée, durant mes études supérieures, à développer un modèle personnalisé pour détecter et classifier ces entités à partir de nuages de points LiDAR.
Je me suis souvenue à quel point il était difficile, à l’époque, de trouver des ressources claires et structurées pour apprendre ce flux de travaux. La documentation disponible était souvent dispersée et incomplète pour un étudiant. C’est ce qui m’a motivée à créer un tutoriel détaillé et accessible, qui guide pas à pas les utilisateurs, des notions de base jusqu’à la mise en œuvre.
Le résultat : un guide pratique intitulé « Segmentation sémantique LiDAR à l’aide de l’apprentissage profond », offert dans le chercheur de ressources en éducation supérieure d’Esri Canada. Ce tutoriel explique pas à pas comment entraîner un modèle PointCNN personnalisé dans ArcGIS Pro à l’aide d’ArcGIS API for Python pour classifier des lampadaires urbains à partir de nuages de points LiDAR. Il fournit une base solide pour créer ses propres modèles de détection d’objets à partir de ces données. Ce guide est particulièrement utile pour les étudiants, les chercheurs et les spécialistes des SIG qui s’intéressent à la GeoIA, aux données 3D et aux solutions urbaines fondées sur les SIG.
Il est important de souligner que cette ressource n’aurait jamais vu le jour sans les précieuses contributions, les commentaires réfléchis et l’accompagnement de mes collègues en GeoIA du service Milieu scolaire et recherche, Mohamed Ahmed et Alex Smith. De plus, après la publication du tutoriel et son partage sur LinkedIn, j’ai été ravie de constater l’accueil positif qu’il a reçu de la communauté SIG. C’est extrêmement gratifiant de voir d’autres personnes s’approprier un projet né dans un laboratoire universitaire et devenu une ressource publique.
Projet de détection des changements de la SCHL
Une autre expérience enrichissante de mon passage au sein du service Milieu scolaire et recherche a été ma contribution à une initiative nationale en GeoIA menée par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL). Ce projet vise à moderniser le Relevé des mises en chantier et des achèvements de la SCHL en utilisant la télédétection et la GeoIA pour la classification d’images et la détection des changements. L’objectif ultime est d’automatiser l’identification et la validation des nouvelles zones résidentielles, ce qui pourrait réduire considérablement le recours aux opérations manuelles et aux relevés sur le terrain effectués par la SCHL.
Alors que l’équipe élargie explorait différents types d’images et de flux de travaux, je me suis concentrée sur les tests d’images PlanetScope à 8 bandes (résolution d’environ 3 m) pour la détection des changements. J’ai évalué leur pertinence pour repérer de nouveaux bâtiments en utilisant, comme études de cas, des images consécutives de Gatineau et de Regina prises à un an d’intervalle. Ce travail m’a permis d’identifier quatre flux de travaux ArcGIS pour la détection des changements, allant de l’analyse matricielle fondée sur l’indice de construction normalisé (NDBI) à la normalisation par pixel, ainsi qu’à des approches de classification non supervisée et supervisée.
Voici un exemple de résultat obtenu avec l’un des flux de travaux, qui consistait à calculer l’indice de construction normalisé (NDBI), à normaliser les ensembles de données matricielles et à utiliser l’assistant de détection des changements dans ArcGIS Pro. Les pixels verts indiquent les zones de changement entre les deux périodes :
Détection des changements : les pixels verts (à droite) montrent les changements survenus dans une partie de Gatineau entre juin 2023 (à gauche) et juin 2024 (au centre).
J’ai eu l’occasion de présenter ce travail à la SCHL aux côtés du reste de l’équipe. Nos résultats ont contribué à orienter les prochaines étapes du projet pilote en mettant l’accent sur l’importance de la modélisation adaptée à la résolution, du prétraitement rigoureux et des méthodes de validation hybrides à l’aide d’ArcGIS. C’était inspirant de voir comment la GeoIA et la télédétection peuvent optimiser des opérations traditionnellement manuelles, les rendre plus efficaces, évolutives et axées sur la prise de décision fondée sur les données.
Regard vers l’avenir
Mon passage au sein du service Milieu scolaire et recherche a été bien plus qu’une simple affectation; il a marqué un véritable tournant dans ma façon de voir les SIG et la GeoIA. J’ai appris à les considérer non seulement comme des outils techniques, mais aussi comme de puissants leviers pour mieux comprendre et améliorer le monde qui nous entoure. Cette expérience m’a apporté une perspective nouvelle, un objectif renouvelé et une grande dose d’inspiration pour la suite de mon parcours.
À toute l’équipe du service Milieu scolaire et recherche : merci de m’avoir accueillie, d’avoir soutenu mes idées et de m’avoir offert un espace pour évoluer. J’ai hâte de rester en contact et de poursuivre ensemble ce chemin d’apprentissage.
Ce billet a été écrit en anglais par Hawjin Falahatkar et peut être consulté ici.