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Mise en œuvre d’ArcGIS Open Data : Le Conte de deux portails de données

Les données ouvertes peuvent permettre aux municipalités, à leur personnel, aux résidents et aux organisations du secteur privé d’obtenir de meilleures connaissances, de prendre des décisions plus éclairées et de mettre en œuvre des idées novatrices procurant des avantages sociaux et économiques dans le but d’aider à améliorer la vie des gens de la communauté. Les données ouvertes constituent un élément fondamental d’une ville intelligente, et il est maintenant plus facile que jamais d’activer les données ouvertes. Toute municipalité disposant d’un abonnement à ArcGIS Online peut utiliser ArcGIS Hub pour activer les données ouvertes et créer un site de données ouvertes, et ce, sans frais supplémentaires. Découvrez ce que la Ville d’Ottawa, en Ontario, et le comté de Parkland, en Alberta, ont à partager à propos de leur expérience de lancement de portails de données ouvertes et quels sont leurs projets d’avenir en matière de données ouvertes.

Darrell Bridge est stratège principal en analyse de données et chef de données ouvertes à la Ville d’Ottawa. Dans le cadre de son travail, il se concentre principalement sur la publication de données ouvertes qui sont lisibles par machine, sans restriction liée aux droits d’auteur, aux brevets ou à d’autres mécanismes de contrôle. Stacey Corbett est gestionnaire de SIG pour le comté de Parkland, qui est également finaliste du Défi des villes intelligentes de 2019. Stacey gère les applications géospatiales et les données d’entreprise du comté, y compris l’élaboration de programmes, la mise en œuvre d’applications et la gestion des relations clients.

Voici un extrait de mon entrevue avec ces deux responsables municipaux des données ouvertes, qui examine comment ils ont tiré profit de la technologie d’Esri, en particulier d’ArcGIS Open Data, afin de lancer d’impressionnants portails de données ouvertes pour leurs villes.

Matt Pietryszyn (MP) : Darrell et Stacey, vos équipes ont passé environ un an à développer vos portails de données ouvertes. Pouvez-vous nous décrire brièvement votre parcours de lancement de programme de données ouvertes?

Darrell Bridge (DB) : Les travaux ont commencé en 2009. Le Conseil municipal de la Ville d’Ottawa a reconnu la valeur et l’importance des données ouvertes, et le Groupe de travail de l’administration en ligne du maire a présenté une recommandation visant à examiner des options pour partager les données et tirer parti des entreprises locales et des personnes. Le 12 mai 2010, le Conseil a adopté les principes de « gouvernement ouvert » et a déclaré que les données de la Ville d’Ottawa étaient « ouvertes ». Le portail de données ouvertes d’origine a été créé à l’aide de logiciels libres. En 2018, nous avons réalisé une analyse des options de la plateforme technologique et décidé d’essayer la version préliminaire de la solution ArcGIS Open Data. Il nous a fallu environ un an pour passer de la création d’idées à la mise en œuvre. Nous avons été en mesure de construire un prototype assez rapidement.

Stacey Corbett (SC) : Dans le comté de Parkland, nous n’avons commencé qu’en 2017. Nous avons rédigé notre politique de données ouvertes la même année, et nous l’avons fait approuver par le Conseil en janvier 2018. Au cours des mois suivants, nous avons commencé à développer la présentation du portail de données ouvertes. Après avoir obtenu l’approbation du maire et du comité exécutif, nous avons lancé le site le 14 novembre, qui est également la date du GIS Day.

MP : Darrell, quel a été le principal défi auquel votre équipe a été confrontée pendant la mise en œuvre?

DB : Notre plus grand défi à ce jour a été de satisfaire aux exigences de la Loi sur l’accessibilité pour les personnes handicapées de l’Ontario (LAPHO), qui établit des normes d’accessibilité pour les nouveaux services en ligne. En vertu de la loi, les sites web doivent se conformer aux Règles pour l’accessibilité des contenus Web (WCAG) 2.0, niveau A du World Wide Web Consortium (W3C). La politique d’accessibilité au web de la Ville d’Ottawa stipule que toutes les ressources web doivent être conformes au niveau AA des WCAG 2.0, à moins qu’il ne soit pas possible de le faire et, lorsque cela est impossible, elles doivent répondre à autant de critères que possible. Le respect de ces normes du web peut constituer un défi lorsque l’on travaille avec des solutions de cartographie web dynamique. Le billet Concevoir en vue de l’accessibilité sur le blogue ArcGIS d’Esri s’est avéré être une excellente ressource pour nous.

La version bêta du portail Données ouvertes Ottawa a été lancée le 2 avril 2019.

MP : Une question pour vous deux : qu’est-ce qui vous a poussé à choisir la plateforme de données ouvertes d’Esri plutôt que d’autres produits commerciaux ou logiciels libres?

DB : Nous voulions étendre les fonctionnalités actuelles de notre plateforme de données ouvertes afin d’offrir plus d’outils de visualisation de données (tableaux, cartes et graphiques) de façon à la rendre plus inclusive pour un groupe plus large de résidents qui s’intéressent aux données. Les données ouvertes ne s’adressent pas uniquement aux spécialistes techniques. Combinées aux bonnes fonctionnalités, elles peuvent être très utiles pour les résidents qui souhaitent s’informer sur les services et les programmes de la Ville à l’aide de graphiques, de cartes, d’applications et d’histoires. Et en même temps, nous possédions déjà une licence pour ArcGIS Hub d’Esri, et il était logique de s’appuyer sur la force d’Esri pour gérer les nouvelles fonctionnalités des données spatiales.

SC : Nous possédons une licence d’entreprise destinée aux petites municipalités. Il n’y a donc pas eu de coûts supplémentaires, et la plateforme était facile à utiliser et à mettre en œuvre.

MP : Stacey, le comté de Parkland est une organisation relativement petite. Dans quelle mesure a-t-il été difficile de convaincre les intervenants internes d’appuyer le programme, et particulièrement l’utilisation de la technologie d’Esri?

SC : Pour l’acquisition initiale, nous avons analysé la rentabilité d’un portail de données ouvertes en la comparant à celle d’un employé à temps plein qui doit faire signer, assembler et envoyer une demande de partage de données. Les économies réalisées grâce au portail par rapport au partage manuel des données sont importantes. De plus, nous avons fait participer différents services dans le processus et nous avons progressivement gagné leur confiance avec cette nouvelle offre. Certains services, comme ceux de l’ingénierie ou de la planification, ont constaté l’avantage de diriger vers le portail de données ouvertes leurs entrepreneurs qui demandaient constamment des données. Aujourd’hui, notre inventaire actuel des ensembles de données sur le portail répond à environ 70 % des demandes de données des entrepreneurs. En ce qui concerne le choix de la technologie ou du fournisseur, notre équipe de direction nous fait confiance de prendre des décisions financièrement responsables pour les contribuables.

Portail de données ouvertes du comté de Parkland lancé en 2018.

MP : C’est bon à savoir, Stacey. Je suis curieux de connaître la suite. Quels ensembles de données prévoyez-vous de publier? Comment envisagez-vous l’avenir?

SC : Nous avons de GRANDS projets pour ce site! Il y a tellement d’autres ensembles de données que nous souhaitons publier, dont beaucoup ne sont que dans le processus d’approbation ministériel (responsable des données) ou de la Loi sur l’accès à l’information et la protection de la vie privée. Nous avons une immense liste d’applications que nous voulons créer et publier. Il nous faut seulement un peu de temps pour nous concentrer sur celles-ci et nous assurer que nous les rendions disponibles dans le délai le plus logique pour qu’elles soient utilisées immédiatement.

MP : De retour à vous, Darrell. Le portail de données ouvertes d’Ottawa a une apparence légèrement différente du site Ottawa.ca. Qu’est-ce qui a influencé la conception de votre portail?

DB : Nous voulions donner au site un aspect moderne. Nous avons baptisé le site « Données ouvertes Ottawa » pour souligner notre objectif de rendre les données de la ville plus accessibles au résident moyen. Par exemple, la page d’accueil décrit le pont commémoratif de Vimy, situé à Ottawa et nommé en l’honneur de la bataille de la crête de Vimy. La bataille de la crête de Vimy n’a pas seulement constitué une cuisante défaite pour l’Allemagne pendant la Première Guerre mondiale. Elle a aussi joué un rôle important dans l’avenue de l’indépendance canadienne. Les ponts représentent un symbole de stabilité, de progrès et de connexion. C’est pourquoi ils cadraient très bien selon nous avec nos objectifs pour ce qui était du nouveau portail de données ouvertes.

MP : Même question pour vous, Stacey. Et pouvez-vous me dire également comment vous avez décidé quelles données seraient exploitées pour commencer et quelles applications seraient proposées au lancement?

SC : Notre équipe des communications a joué un rôle déterminant dans le développement de l’apparence et de la convivialité du site. Elle devait suivre nos lignes directrices en matière de design d’entreprise et être conforme au site web du comté dans son ensemble. De plus, nous voulions que le site soit intuitif. Nous avons choisi les premiers ensembles de données ouvertes en fonction de ce que l’on nous demandait constamment et de ce que nous étions légalement autorisés à partager.

La façon dont nous avons choisi les applications à publier en premier a été un peu différente. Nous avons discuté avec quelques services afin de connaître les motifs qui conduisent au plus grand nombre d’appels de la part du public, et nous avons commencé à dresser la liste des données et des cartes les plus demandées. À partir de là, nous avons commencé à établir des priorités en fonction, d’une part, de la période de l’année où il est logique de publier une application donnée et, d’autre part, de la facilité avec laquelle il est possible de créer l’application souhaitée, des ressources dont nous disposons, et ainsi de suite. La liste des applications que nous voulons créer est imposante. Nous avons seulement besoin de temps et de ressources.

MP : Darrell, y a-t-il eu des campagnes de marketing mettant en vedette votre portail de données ouvertes (bien qu’il soit toujours en phase bêta)? Comment comptez-vous faire accroître l’engagement?

DB : Nous avons élaboré un plan d’engagement dans le but d’obtenir plus d’information de la communauté afin de mieux comprendre les besoins des différents groupes d’intervenants. Dans la région d’Ottawa se tiennent de nombreux événements dont nous sommes organisateurs et participants. Ils font la promotion du site et servent de tribune à la communauté. Nous tirons également parti de la plateforme numérique Participons Ottawa pour écouter les résidents, comprendre leurs besoins en matière de données, apprendre comment ils utilisent les données pour résoudre des problèmes civiques et obtenir un aperçu de la convivialité et de l’inclusivité de notre site web bêta de données ouvertes (Ottawa ouverte).

MP : Enfin, pouvez-vous donner quelques suggestions aux autres municipalités qui organisent leur propre programme de données ouvertes?

DB : Lancez-vous. Si vous n’avez pas de programme de données ouvertes, ArcGIS Hub vous offre les capacités et les fonctionnalités nécessaires pour démarrer rapidement et partager des données avec vos résidents.

Les données ouvertes offrent aux municipalités l’occasion de s’engager auprès de leur communauté et de partager de l’information détaillée sur les programmes et les services offerts par la Ville. Elles deviennent ainsi un outil de promotion de ces services, en plus d’ouvrir pour le grand public la voie de l’innovation en lui donnant l’occasion d’élaborer et de mettre en œuvre des solutions créatives qui exploitent les données municipales.

Nous avons vu de nombreux exemples de réussite à la suite de la diffusion de données de la Ville, comme les applications mobiles liées au transport en commun, créées pour vous faire savoir quand votre autobus arrivera, ou encore le site web JOINDREOttawa du service des loisirs, de la culture et des installations, qui vous aide à naviguer dans les programmes de la Ville dans votre région et à vous y inscrire. Récemment, Bike Ottawa a utilisé les données ouvertes de la Ville pour créer des cartes interactives qui vous aideront à planifier votre itinéraire à vélo en fonction du niveau de stress de la circulation sur chaque route de la ville.

SC : Mes suggestions sont les suivantes : commencez la conversation le plus tôt possible, parce qu’il s’agit d’un processus de longue haleine! N’hésitez pas à collaborer. Empruntez autant de documents que possible à d’autres municipalités. Nous sommes toujours prêts à les partager. Et le fait d’obtenir l’appui des têtes dirigeantes vous aidera à long terme, car cela permettra de dégager les ressources dont vous avez besoin pour aller de l’avant avec le projet lorsque vous obtiendrez l’approbation.


Merci à Stacey Corbett, du comté de Parkland, en Alberta, et à Darrell Bridge, de la Ville d’Ottawa, d’avoir partagé leurs points de vue sur la mise en œuvre de leurs impressionnants portails de données ouvertes.

Si vous souhaitez plus d’informations sur les premières étapes à suivre pour utiliser ArcGIS Open Data, n’hésitez pas à m’écrire à mpmpietryszyn@esri.ca ou laissez un commentaire ci-dessous.

Ce billet a été écrit en anglais par Matt Pietryszyn et peut être consulté ici.