Qu’est-ce que 2016 réserve à la communauté canadienne des SIG?
C’est en janvier que les experts de l’industrie examinent habituellement les réalisations importantes de l’année écoulée et prédisent ce que la nouvelle année garde en réserve. Examinons ensemble certaines de ces prédictions afin de nous faire une image de ce qui attend la communauté canadienne des SIG en 2016.
La nouvelle année vient à peine de commencer que déjà les experts ont fait plusieurs prédictions sur la technologie et les activités de l’industrie en 2016. La majorité de ces prédictions sont optimistes : la nouvelle année apportera avec elle tout ce qu’il a de mieux, de nouveau et d’important. Quelles prédictions examinerons-nous en premier?
Étant donné qu’il y a une étroite interaction entre les technologies des TI et des SIG, je propose que nous jetions un regard sur les prédictions de Computerworld en matière de technologies de l’information. Le magazine numérique prédit une hausse générale des dépenses liées à la technologie, avec des investissements supplémentaires en ce qui touche l’Internet des objets (IdO). Du même coup, il prévoit la réduction des dépenses liées à la technologie prêt-à-porter, ce qui n’est pas surprenant. La publication prédit également une augmentation des dépenses en TI dans cinq domaines: la sécurité, le nuage, l’analytique, la mobilité et la virtualisation. Les motifs déterminants de ces hausses sont les suivants : l’amélioration de la prestation de service, la génération de nouveaux revenus, l’accroissement de la productivité, l’excellence de l’expérience client et l’obligation de se conformer aux exigences en matière de sécurité et de vie privée.
Une des prédictions intéressantes de Computerworld sur les cinq technologies de rupture qui auront des répercussions importantes au cours des trois à cinq prochaines années : le nuage, l’informatique en libre-service, l’analytique prédictive, l’IdO (qui comprend la géomatique) et les communications unifiées. Le fait que la géomatique fasse partie de la catégorie IdO n’est pas vraiment une surprise quand on sait que les télédétecteurs LiDAR, les GPS, les drones et les applications mobiles constituent et constitueront encore des technologies de rupture. Par ailleurs, ces éléments respectent les critères généraux qui définissent un dispositif IdO. (Source de la photo : Computerworld)
Jack Dangermond, président d’Esri, considère que la géomatique fait partie intégrante de l’univers IdO. Dans le cadre d’une entrevue qu’il a accordée récemment à un événement IdO, il a parlé d’un constructeur automobile qui a annoncé un programme visant à assembler 1000 voitures intelligentes. De telles voitures partageraient de l’information avec dֹ’autres voitures et leur enverraient des avertissements sur les chaussées glissantes. Jack a fait remarquer que l’emplacement de la voiture n’est pas important au moment de la détection des conditions glissantes, car le véhicule peut s’ajuster sans cette information. Par contre, le fait de pouvoir avertir les autres voitures nécessite la connaissance de l’emplacement du danger ainsi que de la proximité des autres véhicules. Ainsi, l’emplacement et la géoanalytique transforment les données de capteurs en renseignement utilisables. Jack a souligné que seule la compréhension de l’emplacement du segment de route glissant permet aux autres véhicules d’évaluer la pertinence de l’avertissement en ce qui concerne leurs itinéraires prévus.
Regardons maintenant un autre domaine qui fera l’objet d’une croissance selon les prédictions 2016, la sécurité des systèmes, car nous savons à quel point celle-ci est importante, particulièrement pour ce qui est de préserver lֹ’intégrité d’une IDS. Même quand la sécurité est mise en place, la surveillance constante demeure nécessaire, ainsi que la revue et l’amélioration en continu des dispositifs de sécurité. À ma connaissance, il n’y a pas eu récemment de graves actes de piratage informatique ayant touché des IDS. Mais ça ne change rien au fait qu’à de nombreuses reprises des pirates s’en sont pris à des systèmes de TI en volant des numéros de carte de crédit ou des renseignements personnels, ou encore en lançant des attaques par déni de service. Il ne faut donc pas relâcher notre vigilance du côté des IDS.
Autre prédiction : l’infonuagique continuera de se développer en 2016, et plusieurs des grandes entreprises canadiennes en TI commenceront à fournir des services d’informatique en nuage basés au Canada. En outre, on s’attend à ce que le gouvernement fédéral exploite à fond cette année l’espace infonuagique. Et dans la foulée de ce gouvernement, les provinces elles-mêmes transféreront également de plus en plus d’applications vers le nuage. La technologie d’infonuagique n’offre que des avantages aux IDS. Elle permet de fournir aux utilisateurs et utilisateurs potentiels un accès simple aux données et applications spatiales, tout en réduisant le coût de la prestation de ces services. Elle met également la visualisation et l’analytique SIG à la portée d’un plus grand nombre d’utilisateurs.
Le recours à l’analytique devrait augmenter dans la même proportion que devrait s’accroître l’utilisation de l’analytique commerciale selon les prévisions pour 2016. Année après année, tous les paliers de gouvernement se servent de plus en plus de l’analytique géospatiale, entre autres pour la planification, l’administration des terres, les travaux publics, les élections, les interventions d’urgence et la lutte contre la criminalité. De leurs côtés, les entreprises font également de plus en plus appel à l’analytique géospatiale dans divers aspects de leurs activités : marketing, assurance, biens immobiliers et vente au détail. Au Canada, on n’attend pas beaucoup de croissance en 2016 pour ce qui est des industries du pétrole, du gaz et de l’énergie. Il n’en demeure pas moins que de nombreuses autres entreprises de services publics, comme l’électricité et les télécommunications, devraient faire plus grand usage de l’analytique pour prendre de meilleures décisions en matière de distribution, de surveillance et d’entretien.
Comme nous l’avons constaté depuis 10 ans, les gens aiment transporter leurs ordinateurs avec eux, et c’est pourquoi l’espace mobile poursuivra son expansion en 2016. Par exemple, ArcGIS Online fonctionne avec des applications générales qui sont téléchargeables et configurables. Celles-ci permettent d’accéder à des cartes en ligne, en tout endroit et à tout moment. Les utilisateurs peuvent ainsi découvrir du contenu, collecter et transmettre des données, et effectuer des analyses SIG au moyen de la plupart des navigateurs qui se trouvent dans les appareils mobiles. Collector for ArcGIS continue de grandir en popularité, car cette application permet de collecter sur le terrain d’importantes données spatiales. La plupart des produits du réseau d’Esri prennent en charge les appareils mobiles en proposant une interface adaptée, et cette capacité devrait s’améliorer encore davantage en 2016.
Enfin, la virtualisation, qui est devenue une technologie populaire dans l’espace informatique, devait poursuivre sa croissance en 2016 selon les prévisions. Cependant, je considère que les avantages qu’offre cette technologie à la communauté géospatiale se limitent à ceux qu’elle offre déjà à la communauté des TI : elle aide à faire passer données et applications dans le nuage, elle prolonge la vie des anciennes applications et elle augmente le temps de disponibilité.
Les experts prévoient que le monde des TI et celui des SIG continueront de s’améliorer en 2016. Qui sait? Peut-être cette année verra-t-elle l’arrivée d’une technologie qui changera complètement la donne. Une chose est certaine : 2016 ne sera pas une année terne, et les technologies de SIG et d’IDS changeront et évolueront au Canada et partout dans le monde. Mes meilleurs vœux pour 2016!