Application du mois : Esquiver le tir
La violence par arme à feu augmente à Toronto, mais d’innombrables fusillades passent inaperçues jusqu’à ce qu’elles frappent près de chez nous. L’application Dodge The Bullet offre aux Torontois un moyen visuel et mesurable de voir à quel point ils étaient proches d’une fusillade.
En 2018, un nouveau record de 428 fusillades a été établi. Ce nombre est passé à 490 en 2019. Dans la ville, certains commencent à s’inquiéter du fait que les Torontois acceptent cette nouvelle normalité et que la violence armée devienne un élément récurrent de l’actualité. La Coalition pour le contrôle des armes espère changer les choses.
La coalition a été fondée à la suite de la tuerie de Polytechnique de Montréal avec pour mission de rendre le Canada plus sûr. Depuis sa création, la coalition a promu des stratégies visant à réduire la criminalité à main armée et le nombre de décès et de blessures par balle. Elle est soutenue par plus de 200 organisations des domaines de la santé, de la prévention du crime et de la sécurité publique, ainsi que par des organisations communautaires et au service des femmes et des victimes, dans tout le Canada.
Dans le cadre de sa campagne de sensibilisation à la violence armée au Canada, la coalition a créé une application web appelée Dodge The Bullet. L’application utilise la dernière API pour JavaScript d’Esri pour présenter une visualisation cartographique des incidents de violence armée survenus récemment à Toronto en fonction de leur proximité avec l’utilisateur. La coalition espère que cette application permettra de mettre en lumière l’ampleur de la situation, mais aussi la proximité des événements. L’application utilise les dossiers publics sur les décès par balle, qui remontent à 2004, fournis par le service de police de Toronto sur son portail de données sur la sécurité publique.
Page d’accueil de Dodge The Bullet. Capture d’écran prise le 11 mars 2020.
Lorsqu’un utilisateur visite l’application pour la première fois, il est accueilli sur une page d’accueil saisissante. La police de caractère colorée, superposée à un panorama monochrome et discret de Toronto, capte bien l’attention de l’utilisateur. Le tout transmet un sentiment de gravité. À partir de la page d’accueil, un bouton unique permet à l’utilisateur d’accéder au cœur de l’application.
L’un des points forts de l’application? Elle est simple et intuitive sans toutefois être banale. Elle ne comporte que deux pages : la première contient son énoncé de mission et un bouton unique pour lancer l’expérience; la deuxième, ses principales fonctionnalités.
Boîte de recherche où l’utilisateur peut saisir une adresse ou un emplacement. Capture d’écran prise le 11 mars 2020.
Après avoir quitté la page d’accueil, l’utilisateur est invité à saisir une adresse. Il peut également autoriser l’application à utiliser les services de localisation de son navigateur web. La recherche par adresse utilise Esri World Geocoder pour trouver les emplacements. L’application Dodge The Bullet a été conçue de façon à n’afficher que les résultats au Canada.
Une fois que l’utilisateur a sélectionné une adresse, la carte sous-jacente effectue un zoom sur cet emplacement précis, lequel est indiqué par un point. Une autre icône s’affiche également sur la carte pour indiquer l’emplacement de la fusillade enregistrée la plus proche. Outre ces deux points, deux volets s’affichent. L’un d’eux présente la distance (en mètres) entre l’emplacement recherché et celui de la fusillade. L’autre contient plus de renseignements sur la fusillade, ainsi que des liens supplémentaires dont l’utilisateur peut se servir pour partager son expérience.
Fenêtres contextuelles présentant plus de renseignements sur la fusillade la plus proche. Capture d’écran prise le 11 mars 2020.
L’utilisateur peut faire un zoom arrière et ainsi voir d’autres emplacements où des fusillades se sont produites dans les environs. Il peut donc en apprendre davantage sur d’autres fusillades ayant eu lieu près de son emplacement, ainsi que voir la fréquence de tels événements dans son quartier. L’utilisateur peut également cliquer sur un autre emplacement où s’est produite une fusillade et laisser l’application recalculer la distance.
Le zoom arrière permet à l’utilisateur d’explorer une plus grande zone. Capture d’écran prise le 11 mars 2020.
L’application a été présentée par CTV News et ses créateurs espèrent la déployer dans d’autres villes du monde.
« La réalité est que, dans une grande ville, la probabilité d’être personnellement touché est faible, ce qui peut donner une impression de distance. Les gens lisent un gros titre ou entendent un reportage et sont choqués, mais à moins qu’un incident ne se produise près de chez eux, cela ne leur semble pas faire partie de leur vie. Mais c’est un faux sentiment de sécurité, car la vérité est que la violence armée est toujours trop proche de nous » – Matt McGrath, Coalition pour le contrôle des armes
Pour voir une démo de l’application, visionnez la vidéo de la coalition.
Ce billet a été écrit en anglais par Ben Mannell et peut être consulté ici.