Les étudiants en sécurité communautaire du Georgian College appliquent les SIG à des problèmes réels
Au cours des dernières années, les SIG ont été intégrés à un grand nombre de cours collégiaux et universitaires au Canada, dont les programmes de sécurité communautaire du Georgian College. Apprenez-en davantage sur ces programmes et le projet collégial qui est devenu une part intégrante de l’initiative antigraffitis de la Ville d’Orillia.
« L’ignorer, c’est l’autoriser. » Il s’agit du slogan de l’initiative antigraffitis de la Ville d’Orillia, lancée voici deux ans sous forme de partenariat entre la Ville, la Police provinciale de l’Ontario et les étudiants en sécurité communautaire du Georgian College. Les étudiants ont d’abord repéré tous les graffitis dans la ville et les ont cartographiés. Quelques mois après avoir participé au nettoyage, ils sont retournés sur place pour ajouter les nouveaux graffitis à la carte.
Même si le programme d’écotechnologie du Georgian College était inscrit depuis quelques années aux bourses d’études en SIG d’Esri Canada, je ne savais pas comment on employait les SIG dans les autres programmes du collège. J’ai donc envoyé un courriel à Joshua Barath, professeur des programmes de sécurité communautaire, afin d’en apprendre plus sur le rôle des SIG dans ses cours, ainsi que dans le domaine de la sécurité publique.
KA : Les SIG et les données géospatiales sont rarement les premières choses qui nous viennent à l’esprit lorsqu’on évoque la sécurité publique ou communautaire. Pouvez-vous me donner des exemples de l’utilisation des SIG et des données géospatiales dans ce domaine?
JB : Il existe de nombreuses utilisations des SIG dans le domaine de la sécurité publique : application de la loi, services d’incendie et d’urgence, gestion des urgences et des catastrophes ainsi que sécurité et renseignement nationaux. Les policiers exploitent les données géospatiales pour concevoir des cartes en temps réel des activités criminelles. Ils peuvent alors tirer des données de renseignement concrètes destinées aux agents de première ligne et aux patrouilles dans un objectif précis. Les services d’incendie et d’urgence utilisent les SIG pour cartographier les appels de service et évaluer la répartition et le déploiement des ressources. De leur côté, les organisations de gestion des urgences et des catastrophes se servent des technologies SIG pour planifier des événements d’envergure, étudier les répercussions des catastrophes naturelles et suivre la progression des travaux de rétablissement.
KA : « Ces diverses organisations (police, incendie, gestion des urgences et des catastropes) collaborent-elles à l’analyse d’enjeux liés à la sécurité publique?
JB : D’importants efforts ont été déployés et continuent de l’être aux chapitres de la planification, de la collaboration et de l’intervention des organisations de sécurité publique. En vue de former des communautés intelligentes, sécuritaires et viables, de plus en plus d’organismes de sécurité publique collaborent à la création de plans détaillés. Pour ce faire, ils collectent des données, communiquent de l’information et dressent un portrait exact des questions liées à la sécurité publique à l’aide des technologies SIG. Dans la société connectée d’aujourd’hui, on compte une multitude de sources de données géospatiales à intégrer au processus collaboratif, ce qui permet de visualiser les tendances passées, actuelles et futures en liant les données accessibles de façon significative.
KA : De quelle façon les SIG sont-ils intégrés au programme de sécurité communautaire du Georgian College? Des changements ont-ils été apportés depuis leur intégration?
JB : Le Georgian College offre plusieurs programmes de sécurité communautaire, notamment des programmes menant à des diplômes dans le domaine des services communautaires et juridiques, des techniques policières ainsi que de la sécurité, de la protection et des enquêtes. Il propose également un baccalauréat spécialisé en études policières. Depuis quelques années, les SIG ont été ajoutés à plusieurs programmes afin d’initier les étudiants aux technologies de données géospatiales et de leur donner un aperçu de leur utilité au quotidien dans le secteur de la sécurité publique. Au début, l’introduction aux SIG se faisait sous forme de présentations et d’analyse d’études de cas, mais depuis deux ans, nous lui greffons un volet d’apprentissage pratique axé sur des situations concrètes.
KA : Les élèves connaissent-ils déjà les SIG lorsqu’ils commencent le programme?
JB : Les étudiants connaissent habituellement les appareils GPS, qui permettent de localiser un utilisateur, que ce soit pour s’entraîner, trouver des points d’intérêt grâce à la cartographie web ou préparer un itinéraire. Depuis que les organisations de sécurité publique s’intéressent à des technologies comme les SIG, pour relever des défis et améliorer l’offre de services, les étudiants ont pris conscience de l’utilisation de ces technologies dans le domaine. Par exemple, de nombreux services de police affichent sur leur site web une cartographie de la criminalité, ce qui permet aux étudiants d’avoir une meilleure idée de l’utilisation de ces outils par les policiers.
KA : Comment réagissent-ils quand on leur présente les SIG la première fois?
JB : La première fois qu’on les leur présente, ils doutent de leur niveau de compétence. Puis, ils commencent à établir des liens entre les connaissances de base qu’ils ont acquises et l’application des outils dans le domaine. Ils comprennent très rapidement et sont curieux d’en apprendre plus.
KA : Pouvez-vous me parler d’un projet mené par des étudiants?
JB : L’un des projets les plus marquants menés par des étudiants avait pour but de repérer et de cartographier les graffitis à l’aide des technologies SIG. La campagne de sensibilisation et de nettoyage, mise sur pied par des étudiants en collaboration avec les autorités locales, avait pour but de s’attaquer au problème des graffitis dans la communauté. Les étudiants ont d’abord répertorié les graffitis qui recouvraient les murs de la ville en les reportant sur le plan de la ville. Puis, ils ont fait appel à la communauté et aux organismes judiciaires pour qu’elle procède à un nettoyage collectif des graffitis relevés. Les volontaires se sont attaqués au nettoyage les 16 octobre 2015 et 2 juin 2016.
Les cas de graffitis relevés par les étudiants du Georgian College sont concentrés dans le centre-ville d’Orillia.
Les étudiants ont présenté les résultats de leur recherche lors de la réunion de la Commission des services policiers, en décembre 2015, et lors du conseil municipal d’Orillia, au début de l’année 2016. La présentation abordait quatre volets : l’éducation, la sensibilisation, le signalement et le nettoyage. L’initiative a été un succès. Les membres du conseil, la communauté et les organisations de sécurité publique ont répondu à l’appel en participant au projet. Depuis, le projet a pris de l’ampleur. Un volet de recherche longitudinale sera mené par les étudiants en études policières, afin de collecter davantage de données utilisables par la Ville et les autorités locales de sécurité publique.
Ce billet a été écrit en anglais par Krista Amolins et peut être consulté ici.