Les SIG dans les mines : renforcer les communautés autochtones
Au cœur du paysage minier canadien se dresse un obstacle crucial : comment les communautés peuvent-elles s’engager efficacement dans le secteur minier et comprendre la complexité des procédés d’exploitation? Cette question est au cœur de notre entretien avec Jenny Campbell, analyste politique profondément engagée dans le développement communautaire et la gestion des ressources minières de la Nation Anishinabek.
Nichée dans le vaste paysage canadien, la Nation Anishinabek est composée de 39 Premières Nations distinctes, chacune porteuse d’un patrimoine culturel et d’une histoire d’une grande richesse. S’étendant de la côte est de l’Atlantique jusqu’à l’ouest des Grands Lacs, ces communautés autochtones ont longtemps assuré l’intendance des terres, de sorte que leur héritage est intimement lié aux vastes panoramas de forêts, de rivières et de montagnes qui définissent leurs territoires ancestraux. Fort d’un lien profondément enraciné dans ces terres et d’une tradition de coexistence harmonieuse avec la nature, le peuple Anishinabek porte des siècles de sagesse et de compréhension au-devant des enjeux modernes, y compris ceux posés par l’industrie minière.
Le parcours vers la réponse à ces enjeux a commencé par une résolution. Les chefs et les conseils de chacune de ces Premières Nations ont reconnu la nécessité d’assurer la gouvernance et ont cherché des solutions pour renforcer leurs communautés. En s’appuyant sur le programme Avantages (PA) d’Esri, la Nation Anishinabek s’est engagée sur la voie d’une meilleure compréhension des structures de gouvernance et des processus de prise de décision. Au fur et à mesure que l’initiative prenait de l’ampleur, l’effort conjoint avec la province visant à sensibiliser le public sur les différentes initiatives est devenu le point de mire. Cet effort de collaboration a favorisé un riche échange d’idées ayant mené à l’évolution des stratégies et des pratiques.
Le problème : comprendre la complexité des procédés miniers
Au Canada, des entreprises non autochtones obtiennent des concessions minières sur des terres autochtones sans consultation adéquate. Ce manque de visibilité risque de faire manquer aux communautés des occasions de faire valoir leurs droits et d’intervenir dans le processus, en plus de compromettre la souveraineté autochtone et les efforts de gestion communautaire. En outre, l’absence d’informations centralisées prive les personnes qui ne sont pas habiles avec le web de l’accès à de telles données publiques. Les barrières de communication minent l’engagement des Autochtones dans les discussions concernant les activités minières sur leur territoire. En conséquence, de nombreuses communautés se sentent déconnectées du processus décisionnel, ce qui entraîne un manque de confiance et de transparence.
La cartographie au service de la communication et de la compréhension
La cartographie, souligne Jenny, est un langage universel, capable de déclencher des conversations, quelles que soient les connaissances préalables ou l’expertise de chacun en matière de systèmes d’information géographique (SIG).
Jenny souligne la nécessité de mieux faire connaître ArcGIS, et insiste sur son potentiel de développement des communautés par l’acquisition de connaissances et l’établissement de relations. « Il faut davantage de discussions autour d’ArcGIS et des outils qu’il peut offrir à nos Premières Nations », insiste-t-elle, en précisant que ce dernier permettrait une prise de décision éclairée au sein des communautés autochtones.
La solution : des anciens systèmes aux méthodes modernes
Pour faire face à la complexité d’une telle transition vers des outils SIG modernes dans le secteur minier, les Premières Nations ont adopté des solutions telles que l’application Mining Information (information minière) utilisant ArcGIS, et le soutien d’Esri Canada offert par le programme Avantages (PA) d’Esri. Cette solution interactive offre une meilleure visibilité des revendications nouvelles et existantes, ce qui permet aux Premières Nations de mieux contrôler les activités qui se déroulent sur leurs terres. Ces initiatives offrent une meilleure gestion des terres, préservent la souveraineté des données et adaptent les solutions SIG aux besoins de la communauté. En outre, l’intégration d’ArcGIS Survey123 facilite la collecte de données sur l’utilisation des terres et les aires protégées. Grâce à une formation complète, les membres du personnel suivent l’évolution des logiciels et acquièrent des compétences transférables qui leur permettent de prendre des décisions éclairées et d’assurer le développement communautaire.
Jenny reconnaît les difficultés rencontrées par les communautés, notamment la lenteur du chargement des données, que le problème d’accès à large bande n’aide en rien. Toutefois, elle reste optimiste quant au pouvoir de transformation de la technologie accessible pour surmonter ces difficultés.
« Il y a les cartes narratives que nous avons créées sur le CarrefourGéo Anishinabek qui intègrent tout ce qui a trait à l’exploitation minière », poursuit Jenny, en présentant les résultats tangibles de leurs efforts. ArcGIS StoryMaps contribue à l’accessibilité en permettant aux gens de naviguer facilement dans les différents aspects liés à l’exploitation minière. « C’est un outil qui permet aux communautés d’explorer la séquence minière – de la demande à l’octroi – dans un format interactif et engageant. »
Le portail de ressources minières Anishinabek est une mine d’informations proposant des cartes narratives conçues pour informer, sensibiliser et rayonner auprès des Premières Nations Anishinabek.
Avantages : faire progresser les communautés grâce à des informations actualisées
Les communautés disposant d’informations actualisées sont mieux à même de prendre des décisions éclairées, de participer activement aux procédés miniers et de rechercher des solutions entre les parties prenantes pour obtenir des résultats plus durables. Avec ArcGIS, les communautés ont accès à des informations instantanées et actualisées, essentielles à une prise de décision éclairée. Ces outils permettent non seulement d’améliorer la compréhension, mais aussi de stimuler l’engagement et la participation dans les procédés miniers, ce qui amplifie les effets d’une prise de décision éclairée sur le développement des communautés et la gestion des ressources.
Lors d’une démonstration présentant des cartes narratives sur les ressources minières, Jenny montre comment ces outils fournissent aux communautés des informations précieuses sur les activités minières et leur permet de mieux en comprendre les ramifications. Ces applications simplifient les données complexes et les rendent plus faciles à gérer, et ouvrent ainsi la voie à une participation et une cohésion accrues au sein de la communauté.
Jenny Campbell présente la base de données minières de la Nation Anishinabek, qui montre 529 concessions dans un rayon de 25 km autour de la Première Nation de Serpent River, dans le nord de l’Ontario.
L’utilisation de la technologie d’Esri joue un rôle essentiel pour faciliter l’accès aux experts en la matière. Grâce à la communication par SIG, les Premières Nations Anishinabek peuvent se connecter de manière transparente avec des experts, accéder à des ressources et explorer des informations complexes sur la gouvernance et la gestion des ressources. Cette avancée technologique permet non seulement de rationaliser les canaux de communication, mais aussi de donner aux communautés les moyens de prendre des décisions éclairées et de participer activement à bâtir leur avenir.
Les résultats : des occasions en or
Les membres de la communauté ont désormais accès à des ressources et à des outils précieux qui leur permettent de participer activement aux discussions sur les activités minières. Devant l’engagement et la coopération accrus entre les communautés autochtones et non autochtones et l’industrie minière dans l’ensemble du Canada, force est de constater l’évolution positive vers des processus décisionnels plus inclusifs et transparents.
- Accessibilité accrue : Les cartes narratives et les outils SIG modernisés améliorent l’accessibilité des informations minières pour les communautés en éliminant les obstacles à l’engagement et à la compréhension.
- Prise de décision éclairée : Les communautés disposent d’informations actualisées, ce qui leur permet de faire des choix éclairés concernant les activités minières et de s’assurer que leur voix est entendue et respectée.
- Meilleure compréhension de la communauté : Grâce à des ateliers interactifs et à des outils narratifs, les communautés comprennent mieux les ramifications des activités minières, ce qui favorise un sentiment d’appartenance et d’appropriation.
- Collaboration rehaussée : Le dialogue et la coordination entre les parties prenantes sont encouragés, ce qui favorise une culture d’inclusion et de coopération, en plus d’ouvrir la voie à des pratiques minières davantage durables et équitables.
Perspectives d’avenir : des choix éclairés et des communautés résilientes
Jenny réfléchit au parcours qui l’attend : « Ce n’est que la première étape d’une longue série », note-t-elle, soulignant l’importance de l’apprentissage et du perfectionnement continus. « En dotant les communautés des connaissances et des outils dont elles ont besoin, nous pouvons leur donner des moyens efficaces de se retrouver dans les complexités des processus miniers. »
Grâce à l’intégration du savoir traditionnel et des technologies contemporaines, Jenny jettera des ponts entre les communautés autochtones, l’industrie minière et la société dans son ensemble. Tout cela concourt à une meilleure compréhension des procédés miniers, qui permet aux communautés de faire des choix éclairés et, en fin de compte, d’enrichir le tissu social de notre paysage commun.
Pas familier avec la technologie des systèmes d’information géographique (SIG)?
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Découvrez comment les nations autochtones renforcent la gestion des ressources et l’intendance environnementale à l’aide des SIG sur notre page de ressources Indigenous Stories (histoires autochtones).
Ce billet a été écrit en anglais par Rosalyn Laiken et peut être consulté ici.