Au-delà des données ouvertes : passer du téléchargement aux résultats
L’on ne doit pas simplement se contenter d’affirmer qu’on dispose d’un site de données ouvertes. Servir la communauté constitue votre véritable objectif.
Au cours des deux dernières années, j’ai donné de nombreuses conférences traitant de la nécessité pour les organisations gouvernementales de repenser leur vision des données ouvertes « au-delà du téléchargement ». J’appelle ces organisations à penser à l’application ou aux objectifs des données. C’est ce que mon collègue Matt Lewin décrit dans son billet de blogue quand il parle de créer de la valeur sociale.
J’étais donc particulièrement intriguée de parcourir l’index 2016 des villes ouvertes publié par le périodique Public Sector Digest (PSD). Les résultats montrent que les municipalités canadiennes continuent de concentrer leurs efforts sur le développement, le déploiement et l’expansion de leurs offres de données ouvertes, peu importe la taille de la municipalité (comme dans le cas du comté de Strathcona [Alberta], qui a atteint le plus haut rang parmi les villes de moins de 100 000 habitants).
J’étais heureuse de constater que l’index PSD mesurait à la fois l’avancement des efforts en matière de données ouvertes, la qualité des jeux de données publiées et, plus important encore et en accord avec mon message, l’incidence de ces jeux de données sur l’économie locale et la communauté. Puisque de plus en plus de municipalités progressent dans la mise en œuvre des données ouvertes, je crois que le poids des retombées (qui est seulement de 16 % à l’heure actuelle) deviendra en réalité la mesure la plus importante.
Cela fait maintenant des années que nous travaillons avec des organisations à publier des données spatiales et tabulaires aux fins d’affichage, de téléchargement et d’utilisation. Nous les aidons de plus en plus à exploiter les données ouvertes dans des portails, des applications, des rapports et des publications. Ces données sont utilisées avec un objectif précis par les électeurs, les bureaux de développement économique et les partenaires commerciaux.
Un exemple concret d’application qui accroît la valeur des données ouvertes provient de l’arrivée d’un nouveau joueur, la Ville de Brampton, qui se classe au 18e rang grâce à son système d’information Active Control Reference Index System (ACRIS). ACRIS permet aux utilisateurs (géomètres, ingénieurs et urbanistes) d’accéder à de l’information localisée précise pour accomplir des tâches comme la cartographie topographique, le tracé des lacs et des rivières, ainsi que l’arpentage nécessaire à la conception et à la construction de projets publics et privés. Cette application rassemble les données relatives aux contrôles planimétrique et altimétrique de lieux d’intérêt provenant de différentes sources (la région de Peel, MRN, EMR Canada et les quartiers de Toronto), ainsi que des renseignements triangulés pour les quatre lieux patrimoniaux les plus près de l’emplacement d’un projet. Ces données peuvent être affichées soit sur la couche cartographique de base de la communauté d’Esri, soit sur la photo aérienne de Brampton datant du printemps 2016. Les utilisateurs peuvent facilement naviguer de l’emplacement de leur projet aux points de contrôle planimétriques et altimétriques les plus proches et ont la possibilité de choisir entre un itinéraire en voiture ou un itinéraire à pied vers les lieux d’intérêts. Non seulement les utilisateurs peuvent-ils accéder à l’information à l’aide d’un appareil mobile, mais ils ont également la possibilité de consulter un fichier PDF ou un schéma de chaque lieu d’intérêt, de produire des rapports au format PDF et d’exporter l’information dans un fichier CSV. Cette application exhaustive fait bon usage des données ouvertes et apporte aux utilisateurs des fonctionnalités avisées.
Dans l’application ACRIS de la Ville de Brampton, un utilisateur peut déposer un projet de site (carré rose) et repérer facilement les données des lieux d’intérêt les plus proches (1 à 4), mettre en relief le schéma de référence correspondant (encadré), ainsi que générer un rapport ou exporter des données vers un fichier CSV.
Une autre façon de créer de la valeur ajoutée et d’avoir un effet positif sur la communauté consiste à ajouter du contexte aux données. En travaillant avec nos clients à extraire de l’information de leurs jeux de données pour réaliser les objectifs de projets stratégiques précis, il est possible de créer des pages web communautaires (mises à jour de façon dynamique) destinées à expliquer au public pourquoi certains programmes existent et comment ils progressent. Par la même occasion, ces pages web permettent une rétroaction bidirectionnelle entre la Ville et ses citoyens.
Mississauga – qui est passée du 25e au 15e rang au classement général et au 13e rang au classement pour ce qui est des « retombées » – donne du contexte aux données grâce à une centrale d’information qui permet aux citoyens de connaître la planification stratégique de la Ville, dans des termes faciles à comprendre. S’il existe une sous-section qu’une personne souhaite explorer, elle peut facilement se diriger vers cette zone d’intérêt pour obtenir des renseignements plus précis ou accéder à l’ensemble de données brutes pour effectuer sa propre analyse, et même formuler ses recommandations à la Ville.
La centrale d’information sur la planification comporte plusieurs onglets menant à divers jeux de données, traitant notamment des récompenses reçues en matière de design urbain, des tendances relatives aux emplois et à la densité de la population, ainsi que d’autres renseignements sur les terrains vacants et l’environnement. Les divers ensembles de données proviennent des divisions de planification stratégique,de développement, de conception et de construction du service de planification et de construction de Mississauga.
Enfin, je ne saurais trop insister sur l’importance de fournir des données sous de multiples formats tels que CSV, Excel et PDF, de tenir les données à jour, d’incorporer des données externes, tout en fournissant un accès continu. Une autre municipalité qui a amélioré de façon notable son classement dans l’index (11 points) est la Ville de Kitchener, parce qu’elle représente également un modèle positif en la matière. Outre le fait que son site fournit une vaste gamme de données et d’information (y compris la plupart des 32 jeux de données de l’index), la Ville veille à ce que les services, les agences et les partenaires intéressés puissent facilement accéder aux renseignements dans le format de leur choix. Les interfaces API permettent à un partenaire de se connecter à des données constamment actualisées. Les développeurs peuvent ainsi compter que leurs applications contiendront les plus récentes données provenant de sources officielles. Par conséquent, il est crucial qu’il y ait une équipe qui soutienne le programme de données en s’assurant que le site demeure une entité vivante, actuelle et grandissante. Compte tenu de leur succès et de leur intérêt, je crois que la Ville et ses organisations partenaires sont sur le point de lancer plusieurs projets qui auront des retombées considérables sur la communauté et l’économie au cours des prochaines années.
Le site de données ouvertes de la Ville de Kitchener comprend des données couvrant une multitude de domaines, de types et de sources (aux formats CSV, Excel, PDF, DWG, SID, KMZ, SKP, etc.).
Il faut admettre que de nombreuses organisations sont bien engagées sur la voie des données ouvertes, tandis que d’autres sont encore à la ligne de départ. Certaines s’appuient sur une équipe comme la nôtre, qui a de l’expérience pour ce qui est d’aider à naviguer dans ce nouveau paradigme, tandis que d’autres disposent d’une expertise approfondie à l’interne et préfèrent gérer elles-mêmes leur programme. Peu importe les voies choisies, je crois que l’index 2017 des villes ouvertes nous réserve beaucoup d’autres surprises véritables et heureuses, étant donné les dernières fonctionnalités qu’Esri vient de lancer dans ArcGIS Open Data.
Découvrez-en davantage et joignez la communauté des utilisateurs de données ouvertes ArcGIS sur GeoNet.
Ce billet a été écrit en anglais par Karen Stewart et peut être consulté ici.