Qu’y a-t-il dans un nom?
Une carte mal étiquetée ratera plus que sa cible : elle sera inutilisable pour toute personne qu’elle pourrait intéresser. Découvrez ce que fait la carte communautaire du Canada pour garantir que les bonnes étiquettes sont utilisées dans tout le pays.
Une carte se juge par ses étiquettes
Imaginez cela. Nous sommes au début des années 2000. Les téléphones intelligents ne sont pas encore très répandus. (Oui, je sais que cela date d’environ 20 ans.) Mais suivez mon raisonnement.
Vous êtes dans une nouvelle ville, et vous êtes perdu. Vous avez une carte papier en main (vous vous souvenez de cette chose?) et vous tentez de vous retrouver. Le problème, c’est que la carte est mal étiquetée et que vous êtes encore plus confus en la lisant qu’en essayant de comprendre où vous vous trouvez.
En tant que cartographe qui gagne sa vie à créer des cartes destinées au public, je peux vous assurer qu’un étiquetage précis est impératif pour le succès de votre carte. Un mauvais étiquetage nuit à la lisibilité de votre carte et la détourne donc de son objectif.
La situation se complique lorsque l’étiquette qu’on associe à une entité prête à controverse. Par exemple, selon qu’on utilise mer du Japon ou mer de l’Est ou mer orientale de Corée ou encore golfe Persique ou golfe Arabique ou le Golfe, on peut transformer du coup la carte en déclaration politique. Conclusion : déterminer le nom à utiliser est tout aussi important, et même plus important dans certains cas, que l’apposition de l’étiquette en tant que telle.
L’étiquetage des entités et la carte communautaire du Canada
Nous nous appuyons sur des sources nationales et officielles pour tout ce qui figure dans la carte communautaire du Canada, qu’il s’agisse du contenu ou des noms et étiquettes des entités.
Les étiquettes françaises ou anglaises qui émaillent le fond de la carte communautaire du Canada proviennent toujours de la base de données toponymiques du Canada, qui est assujettie à la licence de gouvernement ouvert du pays et répertorie plus de 350 000 entités canadiennes. Cette base de données est reconnue par la Commission de toponymie du Canada, qui est l’autorité responsable des noms géographiques dans le pays et qui comprend des membres venant de chaque province et territoire, ainsi que du gouvernement fédéral.
Cet exemple montre le grand lac des Esclaves figurant en anglais et en français sur la carte communautaire du Canada.
En s’appuyant sur cette autorité fédérale, le fond de la carte communautaire du Canada a vu ses étiquettes bilingues s’améliorer en ce qui concerne 75 importantes entités pancanadiennes, ainsi que 101 lieux portant des noms officiels dans les deux langues.
Le syllabaire est lancé
La carte communautaire du Canada comporte depuis peu des noms de lieux indigènes en syllabaire.
La base de données des noms géographiques comprend également plus de 23 000 noms d’entités dans 84 langues et dialectes autochtones, ce qui manquait auparavant au fond de la carte communautaire du Canada.
Les choses ont commencé à changer à la fin de l’année dernière, lorsque l’équipe s’est engagée à modifier le fond de carte en y ajoutant en syllabaire 1 819 noms autochtones de lieux principalement situés en Arctique de l’Est. Ce n’est qu’un début, nous le promettons.
Nous nous sommes heurtés à des problèmes une ou deux fois, car certaines entités revêtent plusieurs noms officiels. Le fleuve Mackenzie, par exemple, porte sept noms différents. Le respect de toutes les exigences officielles reste un élément fondamental de la carte communautaire du Canada, et nous continuerons à y travailler.
Lorsque vous utilisez le fond de la carte communautaire du Canada, vous savez qu’il s’agit d’une source unique et authentique. Contrairement aux autres fonds de carte, la carte communautaire du Canada présente un contenu exclusivement canadien, mis à jour quotidiennement, avec une nouvelle version publiée deux fois par semaine.
Si vous décelez une erreur, par exemple des étiquettes ou un contenu incorrects ou manquants, faites-le-moi savoir en remplissant ce petit formulaire pratique.
Je vous invite à parcourir le fond de carte. Utilisez-le pour votre prochaine application, ou visitez-le simplement pour le plaisir, si vous êtes un fanatique de la géographie comme moi.
Ce billet de blogue a été coécrit par Paul Heersink et Alia Kotb du programme de cartes communautaires et peut être consulté ici.