L’évolution des SIG et le programme Avantages (partie 1 de 3)
Sur le plan de l’utilisation des données et des produits géospatiaux, qu’ont en commun les gouvernements municipaux et provinciaux ainsi que les organisations de ressources, de transport, de services publics, de santé, d’architecture, ingénierie et construction (AIC) et d’enseignement?
Tous ont investi dans des logiciels SIG, des infrastructures et du personnel. Tous se heurtent à un ensemble unique de défis opérationnels qu’ils espèrent pouvoir relever à l’aide des SIG. Enfin, tous ont des budgets, des mandats et des objectifs qu’ils doivent prendre en compte au moment de concevoir leurs programmes géospatiaux.
Bien qu’elles aient à traiter un large éventail de cas propres à leur secteur d’activité, toutes ces organisations ont dû se poser les questions suivantes : par où dois-je commencer et comment vais-je faire pour atteindre mes objectifs?
Il s’agit de questions à la fois très importantes et très complexes. D’autant plus si l’on considère l’évolution phénoménale du paysage SIG au cours des dix dernières années, alors que nous sommes collectivement passés d’un SIG de bureau cloisonné à l’environnement interconnecté d’un système de systèmes. Les SIG d’aujourd’hui ne se résument pas à des données gérées par un spécialiste des SIG. Ils sont au service de l’ensemble de l’organisation et au-delà, grâce à des outils, à des applications et à des produits d’information. Avec une telle quantité d’occasions à portée de main, comment ces organisations peuvent-elles savoir quelle direction prendre pour connaître le succès?
Les conseillers du programme Avantages sont souvent appelés à répondre à cette question : « Avec toutes les options et possibilités qui s’offrent à moi, quelle est la prochaine étape avec le SIG de mon organisation?
Tous les secteurs d’activité susmentionnés, et bien d’autres encore, ont choisi de participer au programme Avantages (PA) d’Esri Canada. Dans le cadre de ce programme, chaque organisation participante est mise en relation avec un conseiller principal, qui s’efforce de connaître son client dans les moindres détails : sa raison d’être, ses activités, ses défis et sa situation actuelle. S’appuyant sur le principe selon lequel un défi mène habituellement à la découverte d’une occasion d’amélioration, le conseiller analysera toute l’information recueillie avec une équipe de consultants et de concepteurs de solutions d’Esri Canada. Puis, en collaboration avec l’organisation, il établira des objectifs, définira des priorités et élaborera un plan d’action visant à optimiser les activités géospatiales de l’organisation au cours des 12 prochains mois. Une fois cette feuille de route en place, le reste de l’année est consacré à l’exécution, à la révision, au transfert de connaissances et à l’évaluation des progrès.
Au cours des cinq années où j’ai été membre du programme Avantages, j’ai vu de nombreuses organisations uniques – c’est-à-dire ayant une structure organisationnelle, des ressources, une culture et une maturité géospatiale différentes – mais présentant des tendances et des besoins similaires. Poursuivez votre lecture pour voir si les scénarios dont je traite (en trois parties) peuvent s’appliquer à votre organisation. Par la même occasion, découvrez ce que les clients du PA ont fait pour évoluer et prospérer.
Défi courant no 1 – Comment déployer un SIG web et faire évoluer l’organisation vers cette technologie
Comme je l’ai dit plus haut, l’époque des SIG de bureau est révolue. Bien sûr, les professionnels de bureau qui exécutent des flux de travaux d’analyse complexes, propres à leurs activités, continueront de tirer parti de la technologie SIG. Cependant, les SIG d’aujourd’hui comprennent une distribution beaucoup plus large de renseignements, de données, de styles de partage et d’utilisateurs. De nombreux changements au système dorsal sont donc nécessaires : passerez-vous à une architecture de services plutôt que de vous connecter directement à votre géodatabase? Partagez-vous du contenu avec le public? Qui s’occupe de votre infrastructure de système ou répond à vos utilisateurs en cas de problème? Comment migrer tous les flux de travaux existants ou applications en usage?
La Toronto & Region Conservation Authority (TRCA) s’est trouvée dans une situation similaire. « Nous voulons adopter un SIG d’entreprise, et nous voulons savoir ce qui nous attend cette année et dans les années trois, quatre et cinq », déclare Jason Tam, directeur de l’information et de la technologie, TRCA. « Notre service des TI a mis en place une stratégie axée sur le nuage. Nous ne pouvons donc plus travailler à nos projets de conception dans l’optique qu’ils seront hébergés sur place.
Au cours des séances de planification du PA, le conseiller a découvert que l’un des principaux objectifs de la TRCA était d’établir un SIG qui serait mieux aligné sur ses besoins organisationnels et ses orientations technologiques futures, et qui serait considéré comme un système d’entreprise à part entière au sein de l’organisation. Poussons plus loin la réflexion et voyons comment cet objectif se décompose en étapes :
- concevoir et mettre en œuvre une infrastructure infonuagique pour héberger le SIG d’entreprise;
- migrer les applications, données et flux de travaux existants vers le nuage;
- concevoir un système de gouvernance qui cadre avec la structure et les meilleures pratiques de l’organisation.
Il s’agit d’un scénario courant. Les organisations savent qu’elles veulent tirer parti des capacités de partage et de collaboration d’un système centralisé, mais le défi leur semble insurmontable. Elles connaissent les principes fondamentaux de ce type de migration, mais sont souvent dépassées par le nombre d’éléments et de tâches à prendre en compte.
La clé pour relever ce défi? Prendre le temps de bien comprendre comment toutes les pièces mobiles s’imbriquent les unes dans les autres ainsi que de planifier votre approche. J’ai vu des équipes adopter hâtivement une solution sans vraiment avoir pris connaissance du problème ni de l’incidence de leurs décisions sur leur avenir. Prenons l’exemple d’une organisation qui met en place un environnement « bac à sable » pour effectuer des essais. Si l’organisation ne prend pas le temps de planifier ses besoins futurs, ce bac à sable pourrait devenir un environnement de production dont la puissance est insuffisante. Et l’organisation se heurterait alors à des problèmes de dimensionnement et de performance. Elle pourrait également décider de migrer tous les utilisateurs d’un système existant, tel qu’ArcMap, sans leur fournir la formation requise ni envisager les options possibles pour transférer leurs flux de travaux actuels vers un SIG web.
Les organisations ne devraient pas s’empresser de mettre en place des outils ou des environnements avant de bien comprendre toutes les pièces mobiles susceptibles d’influer sur leurs activités. Il se peut, par exemple, qu’un environnement « bac à sable » aux fins d’essais ne convienne pas à toutes les organisations.
Dans de nombreux cas, le manque de préparation laisse l’organisation à court de temps ou de ressources, ou avec un SIG qui ne correspond pas à ses besoins, ce qui n’est pas évident à gérer.
Dans le cas de la TRCA, le conseiller du PA avait déjà été témoin d’un tel scénario et a pu travailler avec la TRCA pour élaborer un plan adapté qui comprenait :
- une stratégie et une feuille de route technologiques sur trois à cinq ans, axées sur une plateforme infonuagique;
- une phase de conception d’architecture ArcGIS Enterprise permettant d’établir une architecture en début et en fin de stratégie; les changements requis sont indiqués si des éléments de la stratégie sont exécutés;
- une assistance au déploiement sur Microsoft Azure;
- une série de séances de transfert de connaissances portant sur la gestion des données, l’optimisation de l’imagerie, les discussions sur les flux de travaux et la gouvernance technique.
La TRCA a opté pour une stratégie technologique sur cinq ans, car cela lui permettait de disposer d’un plan solide pour gérer les changements architecturaux qui seraient nécessaires en raison de la croissance prévue du système et de l’adoption par les utilisateurs. Elle a pu prévoir sa migration vers ArcGIS Pro au cours de l’année 2, à un moment où celle-ci convenait le mieux à sa base d’utilisateurs. De plus, cela lui donnait le temps de mettre en place une structure de gouvernance pour l’administration de son environnement.
La TRCA achève actuellement la deuxième année de sa stratégie. L’environnement ArcGIS Enterprise a été entièrement conçu en fonction de ses besoins actuels et de ceux de l’année 5. Elle commence à mettre en œuvre la migration de ses utilisateurs vers Pro et a mis en place des flux de travaux de gouvernance et d’administration des utilisateurs. Elle a également sélectionné les groupes d’utilisateurs qui migreront en premier. Enfin, la TRCA a travaillé à la mise en place d’un modèle de migration qui lui permettra de répertorier facilement tous les éléments de configuration, les utilisateurs, les privilèges, les applications et les outils de gestion du changement dont elle aura besoin pour migrer les utilisateurs, un groupe à la fois. Elle a défini les rôles et les privilèges des utilisateurs et a établi une structure d’accès afin que les nouveaux utilisateurs puissent obtenir l’accès dont ils ont besoin. Elle a également défini et réparti les tâches administratives au sein du groupe principal d’administrateurs SIG afin d’assurer le bon fonctionnement du système.
Grâce à une planification réfléchie et à l’examen de ses situations actuelle et future, ainsi que des étapes intermédiaires, la TRCA a assuré une transition en douceur vers son SIG web, qui devrait lui apporter une valeur ajoutée pour les années à venir.
Demeurez à l’affût de la partie 2 de cette série de billets de blogue. Nous y verrons comment nos clients utilisent le programme Avantages pour se préparer et atteindre leurs objectifs. Dans le prochain billet, nous verrons comment une idée devient réalité dans le cadre du programme Avantages grâce à des flux de travaux de validation, à des séances d’information et à des conseils d’experts.
Ce billet a été écrit en anglais par Julie Roebotham et peut être consulté ici.