Un nouveau collègue de l’équipe « enseignement supérieur » nous éclaire sur l’ingénierie géomatique
Les ingénieurs (selon le stéréotype) aiment réparer les choses. Les ingénieurs en géomatique, comme Shahram Sattar, le dernier membre de l’équipe affectée à l’enseignement supérieur, aiment utiliser les données géospatiales pour aider à réparer le monde.
J’ai occupé mon premier poste d’assistant d’enseignement dans le cadre d’un cours de premier cycle qui consistait en communications sur l’ingénierie. Ce cours fait partie du tronc commun pour les étudiants en ingénierie de l’Université du Nouveau-Brunswick (UNB), et les professeurs de chaque département ont eu l’occasion de parler de leur discipline. La plupart des étudiants connaissaient le génie chimique, le génie civil, le génie électrique et informatique et le génie mécanique, mais le génie géodésique et géomatique ne leur était pas familier. Cette spécialité est plus variée que les disciplines traditionnelles de l’ingénierie et englobe des aspects comme l’arpentage, la télédétection, l’informatique et la science des données, la cartographie, la géographie et bien d’autres domaines encore.
Bien qu’il existe un certain nombre de programmes de géomatique et de SIG au Canada, seules quelques universités proposent des cours en génie géomatique : l’UNB, l’Université de Calgary et l’Université Laval. C’est donc avec joie que j’ai appris que le nouveau membre de l’équipe Milieu scolaire et recherche était un ingénieur en géomatique. Mais avec un petit quelque chose en plus : les études supérieures de Shahram ont porté sur le domaine de l’ingénierie géomatique, qui figure dans le parcours en génie civil à l’Université métropolitaine de Toronto. J’ai pensé que cela le mettrait en bonne position pour expliquer ce qu’est l’ingénierie géomatique et le rôle que les SIG peuvent jouer dans l’ingénierie.
Comment définiriez-vous l’ingénierie géomatique, et quelle est la place des SIG?
L’ingénierie géomatique est une discipline dans laquelle la technologie révèle les complexités du paysage terrestre. Cette profession s’occupe de mesurer, d’évaluer et de représenter les entités physiques et les zones urbaines de notre planète. Il s’agit essentiellement d’une méthode de mesure et de compréhension des données spatiales, qui sont ensuite transformées en renseignements exploitables à l’aide de systèmes d’information géographique (SIG), un outil essentiel dans l’arsenal de l’ingénieur en géomatique. Les SIG comblent le fossé entre les données virtuelles et les données réelles. Ils révèlent des modèles cachés, des corrélations et des tendances qui orientent les décisions dans un grand nombre de disciplines. Les SIG sont tout indiqués pour améliorer l’aménagement des villes dans un souci d’efficacité et de durabilité ou pour suivre par imagerie satellite l’évolution des paysages naturels aux fins de conservation et d’intégration dans les systèmes de navigation.
Les ingénieurs en géomatique exercent une profonde incidence qui transcende la technologie. Ils façonnent directement la dynamique urbaine et l’évolution des communautés. Ce qu’on voit, ce sont les SIG qui orchestrent la gestion transparente des données urbaines en temps réel (circulation, électricité, déchets) en vue d’améliorer la vie urbaine d’une manière durable et efficace. Les experts qui sont à la barre de cette technologie s’attaquent à la crise urgente du logement en intégrant l’expertise en matière d’arpentage et en repérant des sites potentiels pour de futurs aménagements qui serviront de base à des communautés accueillantes. Leur influence s’étend plus loin, jusqu’aux applications de drones qui recueillent des données aériennes cruciales pour servir divers objectifs, ou encore jusqu’aux véhicules autonomes, puisque les données spatiales précises que leur action permet d’obtenir garantissent une navigation sûre. Ce rôle multidimensionnel met en avant la position centrale de l’ingénierie géomatique dans l’élaboration d’une gestion et d’un aménagement efficaces et intelligents des villes. Les solutions transformatrices que ces ingénieurs proposent tracent la voie vers un avenir plus intelligent et plus durable.
Quel est le rôle des SIG en génie civil?
De mon point de vue, je vois une occasion pour le génie civil de profiter immensément des applications SIG. Les ingénieurs civils sont chargés de concevoir et de construire un environnement durable pour l’habitat et le développement humain. Du fait des capacités d’analyse spatiale qu’ils confèrent, les SIG servent de piliers fondamentaux dans cette entreprise. Par exemple, grâce à la technologie SIG, les ingénieurs civils peuvent optimiser le tracé des routes, des ponts et des réseaux de services publics, en tenant compte de facteurs comme la fluidité de la circulation, l’incidence sur l’environnement et l’accessibilité. Les SIG peuvent également jouer un rôle essentiel dans la cartographie des zones inondables et l’évaluation des risques. En incorporant des données SIG sur la topographie, l’occupation des sols et les données historiques sur les inondations, les ingénieurs civils peuvent planifier et atténuer les répercussions potentielles des inondations afin de protéger les communautés et les infrastructures.
Les SIG servent à visualiser les réseaux souterrains de services publics (à gauche) ainsi que pour modéliser des bâtiments en 3D (à droite). Captures d’écran du site web du projet de campus intelligent de l’Université métropolitaine de Toronto.
L’intégration des SIG dans les projets de génie civil permet également d’améliorer la collaboration et le partage des données entre les différentes parties prenantes. En centralisant les données géospatiales dans une base de données SIG, les différentes équipes impliquées dans un projet peuvent accéder aux mêmes informations et les analyser, ce qui permet d’améliorer la communication et de simplifier les processus décisionnels. En fin de compte, les SIG permettent aux ingénieurs civils de créer un monde où le développement durable et le bien-être humain sont au premier plan. En tant que professionnel de l’ingénierie géomatique, je suis enthousiaste quant au potentiel des SIG à contribuer de manière importante au génie civil et à divers autres domaines, en encourageant l’innovation et le développement durable en vue d’améliorer la société.
Quels sont les aspects de vos recherches ou de votre expérience professionnelle passée qui, selon vous, vous seront les plus utiles dans votre rôle de promoteur pour l’enseignement supérieur?
Ma connaissance des SIG et de l’ingénierie géomatique m’a permis d’affiner mes compétences en matière d’analyse des données spatiales, de technologie géospatiale et de cartographie. Cette expertise s’avère inestimable dans l’enseignement supérieur, car les SIG sont largement utilisés dans des domaines tels que les études environnementales, l’urbanisme et la planification des transports. En incorporant des concepts géospatiaux dans divers cours, j’amène les étudiants à mieux comprendre les applications dans le monde réel, et je les pousse à penser de manière spatiale. Cette approche favorise la maîtrise de l’espace, une compétence essentielle dans le monde d’aujourd’hui où les données sont primordiales.
En outre, mon expertise en matière d’analyse, de modélisation et de visualisation géospatiales fournit une aide essentielle aux projets de recherche en ingénierie. En appliquant les principes de l’ingénierie géomatique, nous pouvons découvrir de nouvelles idées et soutenir la recherche au sein de l’établissement.
Vous avez enseigné au collège George Brown et à l’Université métropolitaine de Toronto. D’après votre expérience, quelles sont les différences entre la façon dont les SIG sont enseignés au collège et à l’université?
Dans les établissements collégiaux, les cours sur les SIG sont souvent plus axés sur les applications pratiques et l’apprentissage par la pratique. Ces cours visent à doter les étudiants de compétences SIG fondamentales et d’une connaissance de base des concepts géospatiaux. L’accent est mis sur la maîtrise des outils et des techniques des logiciels SIG, tels que la collecte et la manipulation de données et l’analyse spatiale de base. En outre, les programmes SIG des établissements collégiaux peuvent adapter leur contenu à des secteurs d’activité ou à des parcours professionnels particuliers, comme le génie civil, l’urbanisme, les études environnementales ou l’ingénierie géomatique. Par conséquent, l’accent peut être mis sur les applications des SIG dans ces domaines précis.
Les cours de SIG qui sont donnés dans les universités ont tendance à être plus exhaustifs et théoriques. Ils misent sur la recherche et la pensée critique. Ces cours approfondissent la théorie géospatiale, la modélisation des données, les statistiques spatiales et les techniques analytiques avancées. Les étudiants sont exposés à un plus large éventail d’applications SIG dans diverses disciplines, y compris de nombreuses disciplines d’ingénierie, de géographie, de géologie, d’écologie, de sociologie, etc. Par ailleurs, les programmes universitaires en SIG proposent également souvent des parcours ou des concentrations spécialisées dans le cadre du programme d’études général en SIG. Les étudiants ont la possibilité de se concentrer sur des domaines tels que la programmation SIG, la télédétection, la science des données spatiales ou les SIG pour la modélisation environnementale. Ils sont invités à mener des recherches indépendantes en utilisant les SIG comme outil pour aborder des problèmes spatiaux complexes et explorer des solutions innovantes. Ils s’offrent ainsi l’occasion de travailler avec des professeurs sur des recherches de pointe.
Sur quoi avez-vous le plus hâte de travailler (projet, logiciel ou autre)?
Je suis ravi par la possibilité de travailler sur ArcGIS Enterprise, qui devient un choix de plus en plus populaire pour les projets de recherche et les initiatives universitaires. ArcGIS Enterprise permet aux établissements universitaires de générer, gérer, analyser et diffuser des données et des informations géospatiales dans un cadre contrôlé et sécurisé. Il s’agit d’un outil puissant pour les enseignants, les chercheurs et les étudiants de l’enseignement supérieur. C’est l’instrument par excellence pour favoriser la collaboration interdisciplinaire, pour consolider les bases des projets de recherche qui nécessitent une analyse rigoureuse de données géospatiales, ainsi que pour améliorer les expériences d’apprentissage grâce à une participation pratique à des scénarios géospatiaux réels.
L’attrait d’ArcGIS Enterprise réside non seulement dans son évolutivité et sa polyvalence, mais aussi dans ses politiques rigoureuses en matière de confidentialité et de souveraineté des données. Pour les chercheurs universitaires, la protection des données sensibles et le respect des exigences en matière de protection de la vie privée sont des priorités absolues. Les établissements peuvent contrôler leurs données géographiques à l’aide d’ArcGIS Enterprise, que ce soit sur place ou dans le nuage, ce qui leur permet de maintenir la souveraineté des données tout en se conformant à des règles de sécurité strictes. Ce degré de certitude trouve un écho important auprès de la communauté des chercheurs universitaires et constitue une plateforme solide pour des activités et des projets créatifs de grande envergure.
Votre première journée à Esri Canada a coïncidé avec la Conférence des SIG pour l’éducation et la recherche. Vous n’avez pas eu de responsabilités en tant que membre du personnel, mais vous avez présenté un document. Que pensez-vous de la conférence, de votre point de vue de participant? Y a-t-il une chose à laquelle vous aimeriez participer à titre de membre du personnel lors de la prochaine conférence?
Du point de vue du participant, la conférence a été un événement très intéressant et très utile. Elle offre une excellente occasion de rencontrer des experts, des chercheurs et des professionnels dans le domaine de l’ingénierie géomatique, du développement des SIG et de l’enseignement supérieur, et de s’informer sur les dernières avancées dans les applications des SIG et de l’ingénierie. La gamme variée de séances, ateliers et présentations a couvert un large éventail de sujets, répondant à des intérêts et à des niveaux d’expertise diversifiés et offrant un aperçu approfondi de divers sujets, comme les études environnementales, l’aménagement urbain, les transports, et bien plus encore. En participant à ces séances, les chercheurs acquièrent des connaissances et des compétences pratiques qu’ils peuvent directement appliquer à leurs projets de recherche, ce qui rend leur travail plus efficace et de grande conséquence.
La présentation de Shahram lors de la conférence a porté sur le développement d’une application dans le cadre du projet de campus intelligent de l’Université métropolitaine de Toronto.
J’ai bien hâte d’aider à l’animation d’ateliers lors de futures conférences, en mettant l’accent sur l’utilisation d’ArcGIS Enterprise pour l’enseignement et la recherche et en explorant l’intersection des SIG avec l’architecture, l’ingénierie et la construction (AIC).
Ne manquez pas mon prochain billet de blogue, dans lequel je me pencherai sur le potentiel de transformation que recèle l’utilisation d’ArcGIS Enterprise dans le domaine de l’enseignement et de la recherche. C’est une occasion à ne pas rater!