Application du mois : Suivi de la forêt urbaine à Montréal
Découvrez le travail de Margaux Dubé au laboratoire de recherche PaqLab de l’Université du Québec à Montréal et son application « Suivi de la forêt urbaine : Complexe des sciences Pierre-Dansereau, UQAM », qui a été créée à l’aide d’ArcGIS Web AppBuilder. Accessible aux spécialistes comme au grand public, cette application fournit des informations sur chaque arbre se trouvant dans une zone précise (mesurant un demi-kilomètre carré) de la ville de Montréal. Il s’agit d’un outil précieux pour sensibiliser un large public à la forêt urbaine et à sa biodiversité.
Enjeux et occasions
Le laboratoire de recherche PaqLab de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), dirigé par le professeur Alain Paquette, étudie le lien entre la biodiversité et les fonctions des écosystèmes. Les chercheurs du PaqLab examinent les façons dont la biodiversité affecte la résilience des écosystèmes ainsi que les mécanismes qui font fonctionner ces processus. Ils se penchent également sur les effets des infrastructures vertes urbaines (comme les forêts urbaines) sur le bien-être des populations.
Dans le cadre des recherches en cours du PaqLab, à l’été 2019, une équipe d’étudiants a commencé à mener un sondage exhaustif sur les forêts urbaines dans une parcelle de paysage urbain centrée autour du Complexe des sciences Pierre-Dansereau de l’UQAM, en recueillant des données sur les espèces et les dimensions des arbres. Le sondage a pris en compte tous les arbres (1 567 arbres privés et publics) qui se trouvent dans cette parcelle mesurant environ un demi-kilomètre carré. Les renseignements sur les arbres municipaux ont été les plus faciles à collecter, grâce aux données de recensement de la Ville de Montréal, qui sont accessibles au public. Par contre, pour les arbres privés, l’équipe a dû passer de nombreux coups de téléphone et frapper à de nombreuses portes pour obtenir des autorisations d’accès.
À l’hiver 2020, l’une des chercheuses du laboratoire, Margaux Dubé, a entrepris de compléter et de corriger le sondage, en ajoutant plusieurs nouvelles données connexes aux arbres, comme les codes postaux et les types de propriétés (d’appartenances publique, résidentielle, institutionnelle ou commerciale, entre autres). Margaux voulait présenter les données du sondage dans une interface simple et conviviale afin que spécialistes et non-spécialistes puissent en savoir davantage sur les recherches du laboratoire et sur les arbres du centre-ville de Montréal.
La solution
Pour présenter ses données de la manière la plus conviviale possible, Margaux devait trouver la bonne solution logicielle. Elle avait déjà utilisé la technologie des systèmes d’information géographique (SIG) et connaissait déjà la plateforme ArcGIS d’Esri. Ce n’est qu’une fois qu’elle a commencé à faire des recherches sur les outils de création d’application qu’elle a réalisé que la plateforme ArcGIS contenait déjà plusieurs modules d’extension qui lui permettraient d’atteindre son objectif. ArcGIS Web AppBuilder représentait le choix le plus intéressant, par son interface accessible et intuitive, et aussi par le fait qu’il permet aux utilisateurs de créer des applications qui fonctionnent sur n’importe quel appareil, et ce, sans qu’aucun codage soit nécessaire.
Avec les données en main, Margaux a créé l’application en soi entre mars et juin 2020. Après une phase de test de deux semaines, au cours de laquelle elle et l’équipe du PaqLab lui ont apporté des améliorations, l’application a été lancée à la fin de l’été 2020.
Margaux a tiré d’importantes leçons de son travail sur l’application :
« Il faut être patient quand on crée. Parfois, des motifs qui nous semblent très complexes se résolvent très facilement. Vous pouvez passer une semaine à travailler sur un seul problème et, après quelques jours à ne plus y penser, trouver la solution en quelques secondes. » – Margaux Dubé, étudiante à la maîtrise en sciences de l’environnement de l’UQAM
Une visite guidée de l’application
Lorsqu’un utilisateur ouvre l’application, il y trouve d’abord l’en-tête d’accueil arborant l’image de marque de PaqLab (y compris le logo du laboratoire, au coin supérieur gauche), ainsi que le nom français et anglais de l’application et, enfin, des liens vers des sites web associés. Sous cet en-tête, l’application se divise en trois grandes zones de contenu : de l’information et une légende à gauche, une carte interactive au centre, et des résumés statistiques à droite. L’onglet « Conseils » dans le volet supérieur gauche indique aux utilisateurs comment se servir de l’application, ce qui permet aux membres du public qui ne la connaissent pas encore de profiter plus facilement de ses nombreuses fonctionnalités.
L’application de Margaux Dubé, « Suivi de la forêt urbaine : Complexe des sciences Pierre-Dansereau, UQAM » fournit des données sur tous les arbres se trouvant dans une zone précise (mesurant un demi-kilomètre carré) du paysage urbain de Montréal. Cette aire d’étude abrite 1 567 arbres de plus de 30 espèces. La plupart se concentrent dans les parcs, autour de grands bâtiments institutionnels comme les églises et les bibliothèques, et le long des rues dans les zones résidentielles à faible densité.
Chaque arbre enregistré dans la zone d’étude reçoit son numéro sur la carte, accompagné d’un symbole de sa cime qui permet aux utilisateurs de se faire une idée de la taille relative de cet arbre en un coup d’œil.
Quand un utilisateur effectue un zoom avant et réduit la superficie visée, les gadgets se trouvant au côté droit de l’application se modifient afin de refléter les arbres qui demeurent visibles. On comprend ainsi immédiatement ce qui se trouve aux alentours.
Le gadget de filtrage permet aux utilisateurs d’explorer la présence d’arbres par code postal, propriétaire, famille, genre, nom scientifique, nom commun, origine ou groupe fonctionnel... c’est-à-dire par le rôle qu’ils jouent dans la forêt urbaine. Plusieurs filtres peuvent être appliqués à la fois. On peut non seulement voir quels arbres se trouvent près de nous, mais savoir leurs noms et la façon dont ils sont liés à l’écosystème urbain.
Pour mettre en évidence des espèces d’arbres particulières, les utilisateurs peuvent soit utiliser le gadget de filtrage au coin supérieur gauche de la carte, soit survoler avec le pointeur le graphique circulaire se trouvant dans le volet de droite, comme le montre l’animation ci-dessus.
L’onglet « Inventaire » dans le volet inférieur gauche peut servir à localiser des spécimens exacts par numéro d’identification, famille et nom scientifique.
Un regard vers l’avenir
Cette application permet non seulement de répertorier de façon exhaustive la forêt urbaine du Complexe des sciences Pierre-Dansereau, mais elle est également facile à utiliser et peut aider les membres du public à mieux comprendre la biodiversité du monde qui les entoure. Une personne utilisant la carte alors qu’elle se trouve dans la zone pourra facilement identifier les arbres environnants ainsi que leurs propriétaires. Margaux espère que l’application marquera l’importance des arbres dans un environnement urbain et fournira une base de référence pour les suivis subséquents menés par d’autres chercheurs.
Plusieurs médias, dont Radio-Canada et ACTUALITÉSUQAM ont vu l’application et ont ainsi pris connaissance du travail de PaqLab. Margaux et d’autres membres du laboratoire ont saisi cette occasion pour promouvoir leurs projets en cours auprès d’un public plus large et pour éduquer le public sur les avantages de la forêt urbaine et l’importance de sa bonne gestion. L’application a également attiré l’attention dans les médias sociaux.
Maintenant que PaqLab a mis en place cet outil, les membres du laboratoire peuvent y travailler, y apporter des améliorations et y ajouter des informations au fil du temps. Margaux espère qu’à long terme les résultats de l’application permettront d’élaborer de meilleures stratégies de gestion des forêts urbaines de Montréal.
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Ce billet a été écrit en anglais par Dani Pacey et peut être consulté ici.