Quelle est l’incidence de la structure d’un partenariat sur la gouvernance d’une IDS?
Les IDS s’apparentent à Internet dans la mesure où, grâce à elles, des données géospatiales peuvent être partagées entre différents serveurs organisationnels. Cependant, à l’instar d’Internet, la qualité des données et du service peut varier. C’est pourquoi il est utile de mettre en place un cadre de gouvernance pour votre IDS au sein d’un ou de plusieurs partenariats géospatiaux. De cette façon, vous pouvez interagir avec d’autres organisations faisant partie de votre partenariat qui partagent les mêmes idées ou qui sont situées à proximité afin de mettre en commun des données et des ressources, mais surtout de partager des expertises et des pratiques exemplaires. Lisez ce billet de blogue pour découvrir comment les organisations possédant une IDS peuvent collaborer au sein de partenariats géospatiaux au profit d’un bénéfice mutuel. Voyez également comment la technologie ArcGIS peut vous aider à mettre en place et à exploiter une IDS à l’appui de vos activités. En outre, découvrez certains des éléments à surveiller pour éviter les problèmes.
La mise en œuvre d’une IDS touche plusieurs facteurs, notamment la direction, la gouvernance, la technologie, les politiques, les dispositions organisationnelles, les cadres juridiques et le développement des compétences. On m’a souvent demandé comment des IDS individuelles s’intègrent à des communautés d’IDS plus larges, telles que des partenariats géospatiaux, et coopèrent avec celles-ci. C’est une excellente question. En effet, il existe aujourd’hui de nombreux systèmes qui s’identifient comme des IDS en raison de leur fonction première, soit le partage et l’échange de données géospatiales. La structure des interactions entre une IDS et ses partenaires et collaborateurs s’inscrit dans la gouvernance de l’IDS. Pour ceux et celles qui s’y connaissent peu en gouvernance d’IDS, le sujet a été abordé dans un billet de blogue précédent, lequel décrit essentiellement la manière dont une IDS est gérée et administrée en dehors de l’organisation qui la possède.
Par exemple, l’IDS interne du gouvernement du Canada, appelée Plateforme géospatiale fédérale (PGF), est liée à une IDS externe appelée Infrastructure canadienne de données géospatiales (ICDG). La plupart des provinces disposent de portails et d’outils de partage de données géospatiales, tels que la visionneuse de cartes du Nouveau-Brunswick et l’IDS de la Colombie-Britannique. Le partenariat YorkInfo, quant à lui, consiste en une IDS dans le cadre de laquelle les villes de la région de York partagent des données entre elles et avec le public. En outre, le Canada fait partie d’initiatives d’IDS plus vastes telles que l’infrastructure de données spatiales marines et l’infrastructure de données spatiales pour l’Arctique.
Étant donné que les IDS sont de plus en plus utilisées, comment savoir où l’une d’entre elles se situe ou devrait se situer dans la hiérarchie des IDS et comment elle collabore avec d’autres IDS? Dans le passé, il était relativement simple de classer les IDS selon une hiérarchie pyramidale, qui a été popularisée par Abbas Rajabifard dans son rapport de recherche intitulé « Spatial Data Infrastructures: Concept, SDI Hierarchy and Future Directions » (infrastructures de données spatiales : concept, hiérarchie des IDS et orientations). J’ai également utilisé le modèle pyramidal dans de précédents billets de blogue, notamment Défi des villes intelligentes : une occasion de développer les infrastructures de données spatiales.
Les IDS peuvent être élaborées, exploitées et gérées par n’importe quel palier de gouvernement et région. L’essentiel est d’utiliser des normes et des pratiques d’interopérabilité communes pour permettre un partage uniforme des données entre toutes les IDS. Au Canada, l’ICDG définit les normes, les protocoles et les politiques de haut niveau.
Pour des raisons fiscales, les organisations ne collectent généralement pas toutes les données géographiques nécessaires à leurs applications SIG. Elles doivent obtenir ces données non collectées, telles que des fonds de carte, des données d’imagerie, des noms de lieux et des courbes de niveau, auprès d’une autre source par l’intermédiaire d’une IDS. C’est pourquoi les IDS sont désormais une composante essentielle de l’infrastructure technique des gouvernements, des organismes de services publics et des organisations de tous paliers ou de toutes tailles qui utilisent la technologie SIG. Les organisations commencent à voir les avantages d’intégrer des données SIG récentes et de haute qualité provenant d’autres organisations pour les aider dans leur processus de prise de décisions. En outre, il est judicieux de tisser des liens avec des organismes de collaboration, juste au cas où il y aurait une urgence ou une catastrophe imprévue nécessitant un accès rapide à des données supplémentaires.
Une IDS permet d’accéder à des données SIG non locales et de les utiliser. De plus, elle simplifie la création, l’échange et l’utilisation de données géospatiales et de ressources d’information connexes dans une communauté de partage de l’information. Elle nécessite des accords institutionnels, des politiques et des normes techniques, et sur le plan opérationnel, elle doit faciliter la saisie, la gestion, la maintenance, l’intégration, la diffusion et l’utilisation de l’information spatiale.
La clé ici est d’échanger des données et de collaborer avec des organisations qui fournissent des données officielles ou de haute qualité. Dans son récent rapport spécial intitulé « The Inescapable Truth about Disinformation and Misinformation? They have nothing at all to do with Information » (l’indéniable vérité sur la désinformation et la mésinformation : elles n’ont absolument rien à voir avec l’information), Barry Wellar a noté que le fait de ne pas utiliser les meilleures données disponibles peut conduire à une analyse incorrecte ou à une mauvaise prise de décision. Vérifiez donc toujours les données externes que vous incluez directement dans votre IDS afin de vous assurer qu’elles sont adaptées à votre objectif. Mieux encore, créez un régime de gouvernance en vous appuyant sur un partenariat géospatial pour échanger des données et des pratiques exemplaires avec d’autres organisations.
Une IDS ne peut pas fonctionner en vase clos. Elle repose sur l’échange de données et de renseignements entre plusieurs partenaires et collaborateurs, ainsi que sur la mise en commun des efforts et des résultats. La collaboration, tant horizontale que verticale, est désormais la norme pour les IDS au Canada. Diapositive originale avec l’aimable autorisation de Jill Saligoe-Simmel (Esri).
Donc, voici ce que vous devez savoir et faire si vous mettez en œuvre ou améliorez une IDS :
- Évaluez la manière dont des données géographiques actuelles ou améliorées peuvent soutenir ou enrichir les applications SIG ou les processus de prise de décision existants dans votre organisation.
- Trouvez les fichiers ou services de données géographiques mentionnés au point 1 ci-dessus et déterminez quelle organisation collecte et fournit ces données.
- Après avoir testé, utilisé et validé les données dont il est question au point 2 ci-dessus, contactez l’organisation qui les fournit afin d’ouvrir une ligne de communication humaine avec elle. (Assurez-vous que les données satisfont au principe FAIR en étant trouvables, accessibles, interopérables et réutilisables.)
- Explorez les moyens de travailler avec l’autre organisation pour échanger des données et des pratiques exemplaires, et, au besoin, créez un modèle formel de gouvernance de l’IDS par l’intermédiaire d’un partenariat géospatial.
- Travaillez avec d’autres organisations pour investir davantage dans l’amélioration de l’accès aux données, de leur qualité et de leur performance dans l’ensemble de l’IDS.
Sur le plan de la technologie de votre IDS, ArcGIS Entreprise, déployée sur place ou dans le nuage, est une excellente solution pour échanger en toute sécurité des données SIG au sein de votre partenariat géospatial. En plus d’offrir des capacités telles que la gestion des données, la cartographie, la visualisation, l’analyse et la découverte de données, ArcGIS Enterprise permet aux utilisateurs :
- de créer, de sauvegarder et de partager des cartes et des scènes web;
- de créer et d’héberger des applications de cartographie web;
- de rechercher du contenu SIG au sein de leur organisation;
- de créer des groupes pour partager des données SIG avec des collègues;
- de partager des liens vers des applications SIG;
- de partager des paquetages de cartes et de couches à utiliser dans ArcGIS Pro ou des navigateurs.
Partout au Canada, les communautés SIG s’organisent en partenariats géospatiaux. Il s’agit d’alliances d’organisations qui déterminent les règles de participation aux fins de la gestion et du partage coopératif des données géospatiales, ainsi que pour mobiliser leurs communautés et en développer les capacités. Un partenariat géospatial est essentiellement une « organisation d’organisations » qui forme le cadre de gouvernance d’une IDS. Les relations et les interactions entre ces collaborateurs de l’IDS sont fortes, dynamiques et généralement autogérées.
Tout comme Internet, les IDS sont conçues pour permettre des connexions à toutes sortes de sites web et de services. Cependant, ce qui est différent avec les IDS, c’est la géographie. En général, les organisations collaborent avec des partenaires (autres organisations ou gouvernements) qui sont voisins ou géographiquement proches. En outre, les organisations collaborent le plus souvent avec d’autres partageant les mêmes idées et œuvrant dans le même secteur, comme la sécurité publique, l’environnement, l’agriculture, la défense et les transports. Mais quelle que soit la manière dont votre IDS est régie – que ce soit pour une collaboration dans de multiples secteurs verticaux, de multiples administrations horizontales ou les deux – l’objectif reste le même, à savoir connecter les données, les personnes et les systèmes pour le bien de tous.
Ce billet a été écrit en anglais par Gordon Plunkett et peut être consulté ici.