Programme de routes et d’adresses d’Esri Canada
Les routes et adresses font partie des couches les plus importantes de toute base de données SIG d’une administration municipale. Découvrez ce que fait Esri Canada pour aider les organisations à enrichir le contenu de ces couches clés.
Beaucoup d’entre vous connaissent le Programme de cartes communautaires d’Esri Canada. Depuis sa création en 2010, Esri Canada agrège des données provenant de sources officielles afin de mettre au point un fond de carte transparent multiéchelle et de le tenir à jour. La carte produite à partir de ces données est publiée et mise à la disposition de tous nos utilisateurs. Vous savez peut-être aussi que j’ai été gestionnaire du Programme de cartes communautaires jusqu’à la fin de l’année 2022, lorsque je suis devenu gestionnaire du nouveau Programme de routes et d’adresses d’Esri Canada.
Bien que les programmes soient différents, le principe de base reste le même : utiliser les données de contributeurs officiels pour construire quelque chose de plus grand que la somme de ses parties. L’objectif du Programme de routes et d’adresses est de constituer une base de données nationale précise et actualisée sur les routes et les adresses.
L’importance des routes et des adresses
Pourquoi entreprenons-nous cette démarche? Et quels résultats souhaitons-nous obtenir en particulier?
Les routes et les adresses revêtent une importance considérable dans notre vie quotidienne. Ces éléments physiques sont essentiels pour localiser certains endroits, tels que le travail, l’école, les magasins d’alimentation, etc. — et pour se rendre à destination. Les entreprises et les administrations utilisent les routes pour fournir des services à des emplacements spécifiques (adresses). Dans le monde numérique, ces entités sont au cœur du système d’information géographique (SIG) des administrations municipales. Ces couches numériques sont d’une valeur inestimable pour les services d’urgence, l’urbanisme et la prestation de services tels que le ramassage des ordures. En outre, elles jouent un rôle central dans la délimitation des bassins scolaires, le découpage électoral et la définition statistique. Parmi toutes les couches de données de la base de données d’une administration municipale, aucune n’est d’une aussi grande importance que celle des routes et des adresses.
Et cette importance ne se limite pas aux administrations municipales. Lorsqu’il est question de routes et d’adresses, les administrations provinciales et le fédéral, ainsi que les entreprises, s’appuient sur des données précises et actualisées pour fournir leurs services de manière efficace. Pour ceux qui sont prêts à payer, les fournisseurs commerciaux proposent des données sur les routes et, dans une moindre mesure, des données sur les adresses. Pour ceux qui recherchent plutôt des solutions gratuites, le Fichier du réseau routier de Statistique Canada est mis à jour tous les ans, et le Réseau routier national, auparavant géré par Ressources naturelles Canada, est maintenant lui aussi du ressort de StatCan. Certaines provinces gèrent leurs propres réseaux routiers provinciaux, qui peuvent ou non être accessibles en tant que données ouvertes. Pour les mises à jour, la plupart de ces couches provinciales s’appuient sur les données des administrations municipales. Toutefois, l’agrégation de ces mises à jour dans le réseau routier provincial peut prendre plusieurs mois. En raison des changements fréquents apportés aux routes et aux adresses, en particulier dans les communautés à forte croissance, ces sources ne sont pas toujours idéales.
Les administrations municipales sont généralement la source la plus fiable pour obtenir les plus récentes données sur les routes et adresses de leurs régions respectives. Les collectivités ont tout intérêt à posséder des données précises sur les routes et les adresses; elles sont les mieux placées pour surveiller les changements qui surviennent dans leur région. Il est donc logique d’exploiter ces sources de données et de les intégrer dans une base de données nationale plus vaste. Le défi consiste à accomplir cette tâche sans délai afin de s’assurer que les changements à l’échelle locale sont rapidement pris en compte.
Comparaison des données routières fournies par une municipalité (à gauche), par une province (au milieu) et par le gouvernement fédéral (à droite). Toutes les données ont été consultées le même jour. Il arrive que les données des provinces et du palier fédéral datent d’un an ou deux. Un processus de mise à jour automatisé permettant d’agréger automatiquement les sources locales est sans aucun doute nécessaire.
Le Programme de routes et d’adresses d’Esri Canada vise à adopter le même modèle que celui utilisé par le Programme de cartes communautaires. Dans ce modèle, les fournisseurs locaux de données officielles partagent les mises à jour, qui sont automatiquement intégrées dans la base de données. Ainsi, le contenu sur les routes et adresses est à la fois précis, complet et actualisé. Dans le cadre de ce processus, Esri Canada fera automatiquement correspondre les routes des contributeurs voisins afin d’éliminer les lacunes ou les chevauchements entre les limites des territoires. Ce processus permettra d’obtenir une base de données nationale transparente sur les routes et adresses provenant de fournisseurs officiels.
La mise à jour des données relatives aux routes et aux adresses peut s’avérer particulièrement difficile, notamment pour les petites et moyennes collectivités qui connaissent une croissance rapide. Tenir à jour les adresses peut devenir une tâche colossale. Outre les adresses officiellement approuvées, il existe de nombreuses sous-unités non officielles créées par les propriétaires sans l’approbation de la municipalité, auxquelles il faut assurer la distribution du courrier et les services d’urgence. Si l’on considère le nombre d’administrations municipales au Canada, force est de constater qu’une seule entité aurait bien du mal à mettre à jour et à conserver ces données à l’échelle nationale. Par exemple, comment un habitant de Toronto pourrait-il en savoir plus sur les aménagements ou sur ce qui se fait à Cold Lake, en Alberta, à Mount Pleasant, aux Pays-Bas, ou dans l’une des 3 700 autres municipalités dans le reste du pays? Et comment pourrait-il le faire dans des délais raisonnables étant donné l’immensité du territoire canadien?
En plus de viser à construire une base de données nationale transparente sur les routes et adresses, laquelle permettra d’enrichir la carte communautaire du Canada, le Programme de routes et d’adresses d’Esri Canada cherche à établir un réseau de communautés connectées qui s’engagent à améliorer ces données. Notre objectif est de faciliter la collaboration entre les communautés voisines, en les encourageant à se mettre d’accord sur leurs limites respectives et sur les raccordements du réseau routier. Qui plus est, nous espérons favoriser le transfert ainsi que le partage de connaissances et d’informations parmi ceux qui créent et entretiennent les routes et adresses dans tout le pays. Nous cherchons à évaluer les données locales en les comparant à celles d’autres sources officielles, et en donnant de la rétroaction aux créateurs de données qui sont dès lors mieux à même d’améliorer leurs propres données. Nous souhaitons également promouvoir les meilleures pratiques et les normes de données communes sur les routes et les adresses.
Dans les mois à venir, j’espère vous parler plus en détail du Programme de routes et d’adresses d’Esri Canada, en particulier de la façon dont nous espérons automatiser le processus d’intégration des données locales dans un réseau routier national transparent, de l’importance de la qualité des données sur les adresses, des meilleures pratiques et des ressources pour créer et actualiser ces données ainsi que de notre volonté à bâtir une communauté de personnes et d’organisations ayant pour but commun de construire une telle base de données à l’échelle nationale.
Ce billet a été écrit en anglais par Paul Heersink et peut être consulté ici.