L’expérience SIG d’une médecin de famille
Une médecin de famille découvre que les SIG sont essentiels à l’amélioration des soins aux patients.
Une rencontre révélatrice avec les SIG
Une médecin de famille néo-écossaise, Ajantha Jayabarathan, également connue sous le nom de Dre AJ, a découvert les SIG en 2011 lors d’une conférence médicale à Philadelphie. Un présentateur, également médecin de famille, a mené un projet SIG qui a montré clairement aux décideurs politiques que les quartiers où la demande de soins de santé est élevée disposent de peu de services. Il a déclaré que la promotion de l’équité dans le système de santé signifie que les services de santé doivent se rendre jusqu’aux communautés défavorisées, et non l’inverse.
Cela semblait à la fois simple et évident pour la Dre AJ.
Lorsqu’elle est rentrée chez elle à Halifax, Dre AJ a demandé à Esri Canada de l’aider à cartographier les adresses de ses patients. Elle a eu le choc de constater que seulement 30 % des 1 400 personnes visitant en tant que patients vivaient à moins de 50 km de sa clinique. Et que certains de ces patients parmi les plus âgés voyageaient jusqu’à deux heures pour passer 15 minutes avec elle.
Les bilans de santé doivent tenir compte de l’emplacement des patients
L’endroit où vivent les gens a une incidence sur leur santé. Dans certaines parties de la Nouvelle-Écosse, les cancérigènes naturels comme le radon ou l’arsenic sont nettement plus élevés que ce qui est toléré dans les directives sur la santé. En fait, le radon est la deuxième cause de cancer du poumon en Nouvelle-Écosse. Lorsque la Dre AJ a découvert la carte du radon de la Nouvelle-Écosse, elle a pensé à dépister le cancer du poumon chez ses patients vivant dans des zones lourdement touchées.
La Dre AJ est également convaincue que tous ses collègues devraient disposer de ces informations de localisation dans les dossiers médicaux de leurs patients. Ces renseignements simples mais essentiels les aideraient à prendre des décisions plus efficaces en ce qui concerne les soins de santé de leurs patients.
Une vue géographique de l’emplacement d’un patient
Durant l’été 2020, une clinique rurale a perdu deux médecins, ce qui a rendu orphelins 2 500 patients. Neuf médecins de toute la province ont accepté de travailler virtuellement, mais la Dre AJ s’est rendu compte que, dans une autre région de la province, les médecins ne connaissaient pas les services de santé disponibles localement.
Pour créer un réseau virtuel de soins indiquant tous les prestataires de services de santé d’une région, il faut absolument une vue géographique de l’emplacement de chaque patient, laquelle permettra à un médecin en consultation virtuelle de voir où se trouvent les autres services de santé d’un quartier, ainsi que les spécialistes appropriés et libres.
Une carte interactive avec tous les services de santé cartographiés est le moyen le plus rapide de fournir la solution aux médecins travaillant virtuellement. Sans la vue géographique, la recherche d’un spécialiste à proximité peut prendre beaucoup de temps. À l’heure actuelle, la plupart des professionnels renvoient systématiquement leurs patients vers des centres plus importants, où les listes d’attente sont longues.
Un défi imminent : les patients ruraux orphelins
La Dre AJ considère les SIG à la fois comme un élément central de la prestation des soins de santé et comme un formidable levier pour faire face à l’ombre la plus menaçante dans l’horizon des soins de santé : les médecins qui prennent leur retraite.
Une étude de 2018 a révélé que 834 médecins du Canada atlantique avaient 65 ans ou plus. Avec eux disparaissent toutes les connaissances sur la situation et les ressources en région : risques sanitaires, spécialistes, hôpitaux, autres professionnels de la santé.
L’effet sur les soins de santé en Nouvelle-Écosse pourrait durer une décennie.
Il faut du temps pour recruter des médecins et acquérir les connaissances nécessaires liées à une région. En attendant, une équipe virtuelle de médecins devra répondre aux besoins. Les dossiers de patients doivent donc être numérisés afin de garantir que les connaissances locales y demeurent et soient facilement partagées avec les infirmières ou les infirmiers visiteurs, les hôpitaux, les pharmaciens et les infirmières ou infirmiers praticiens spécialisés, entre autres. Tout ce monde a besoin des SIG comme lunette d’approche sur le réseau virtuel pour bien comprendre la réalité des communautés régionales soignées à distance.
Mais ce n’est pas juste une question de technologie
Ce qui m’a frappé en parlant avec la Dre AJ, c’est que la technologie est la partie la plus facile de la solution à ces problèmes et que les SIG pourraient combler un grand nombre de besoins que présente le système de santé. Il s’agit de faire comprendre aux professionnels de la santé qui ne sont pas au courant (ou qui pensent qu’ils n’ont pas l’énergie pour apprendre) que les SIG pourraient leur faciliter la vie. La Dre AJ s’efforce de prouver à ses collègues la chose suivante : que non seulement les SIG simplifieraient leur travail, mais qu’ils permettraient également au système de santé de réaliser d’importantes économies.
Elle espère qu’une fois que ses collègues auront vu ce qui est possible, ils se lanceront dans l’aventure. Ce qu’elle demande à tous les spécialistes des SIG? Parlez aux professionnels de la santé et aidez-les à voir!
Cliquez ici pour écouter l’intégralité de l’entretien baladodiffusé avec la Dre AJ.
Ce billet a été écrit en anglais par Guan Yue et peut être consulté ici.