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La Ville de Kingston adopte une approche simple et systématique pour le retrait d’ArcMap

Dans ce billet de blogue de Julie Roebotham, gestionnaire de pratique pour le programme Avantages à Esri Canada, découvrez la méthode de triage utilisée par l’équipe SIG de la Ville de Kingston pour simplifier sa migration d’ArcMap à ArcGIS Pro.

Dans le cadre de mes fonctions en tant que conseillère au sein du programme Avantages, j’ai l’occasion de collaborer avec une multitude de clients, et l’un des aspects les plus intéressants consiste à découvrir les différents flux de travaux et solutions qu’ils mettent en place pour surmonter divers défis.

Tous les utilisateurs d’ArcMap savent que la solution a été retirée du marché, et la plupart des organisations envisagent de passer à ArcGIS Pro. Je me souviens de la sortie d’ArcGIS Pro. L’utilisation de cette nouvelle plateforme de bureau suscitait beaucoup d’inquiétudes. Le changement n’est jamais facile, et passer à une nouvelle plateforme peut être intimidant, surtout si vous utilisez ArcMap depuis toujours et que son environnement est parfaitement adapté à vos besoins.

Avec le temps, et surtout à mesure que les organisations ont commencé à utiliser les SIG web, les perceptions vis-à-vis d’ArcGIS Pro ont évolué. Certains élèves fraîchement diplômés n’ont même jamais utilisé ArcMap, et pour ceux qui utilisent ArcGIS Pro depuis un moment, ArcMap s’apparente désormais à une vague connaissance éloignée.

Pourtant, certaines personnes s’accrochent encore à ArcMap. Parfois pour de bonnes raisons. Celles qui doivent travailler avec des réseaux géométriques doivent continuer à utiliser ArcMap jusqu’à ce qu’une nouvelle méthode de gestion des réseaux soit adoptée. Mais pour la majorité des organisations qui passent à Pro, il s’agit plutôt de ne pas savoir par où commencer. Elles hésitent sur la meilleure façon d’aborder la transition, notamment établir les priorités, cibler les flux de travaux nécessaires et déterminer le moment idéal pour se lancer. En bref, le processus de migration peut sembler accablant.

C’est pourquoi j’ai été particulièrement enthousiasmée quand j’ai vu comment la Ville de Kingston avait planifié sa propre transition d’ArcMap à ArcGIS Pro en fonction de priorités clairement établies. Chaque fois que j’en parle, le personnel de la Ville se moque de moi parce que pour lui, c’était un plan tout simple. Mais pour moi, qui ai vu d’innombrables approches différentes de la migration vers Pro, c’est justement la simplicité de la démarche qui m’a frappée.

Ainsi, avec sa bénédiction et sans plus attendre, je vous présente l’approche de catégorisation des priorités de la Ville de Kingston aux fins de migration vers Pro. Il s’agit probablement du plan le plus simple et le plus efficace que j’ai vu jusqu’à présent.

Compiler les données

La Ville dispose d’un outil qui lui permet de savoir ce qui est installé sur les machines de ses utilisateurs. Son équipe SIG a ainsi pu générer un rapport afin de déterminer précisément qui, parmi le personnel de la Ville, possédait ArcMap. Outre le nom de la machine et le nom de l’utilisateur qui y est assigné, ce rapport contenait une panoplie de renseignements : l’heure de la plus récente connexion à la machine, la version d’ArcMap installée, le nombre de jours écoulés depuis la dernière utilisation d’ArcMap et si ArcGIS Pro était déjà installé sur la machine.

À lui seul, ce rapport est une véritable mine d’or. En effet, si une personne possède ArcMap, mais ne l’a pas utilisé depuis 365 jours, cela vous donne une bonne idée de l’importance de l’outil pour cet utilisateur.

L’équipe SIG s’est ensuite appuyée sur le système de RH afin de mieux identifier les utilisateurs et de les classer selon leur service et leur fonction. Cette démarche a considérablement simplifié les efforts de planification et la communication avec les équipes des différents services.

Enfin, l’équipe SIG a bonifié le rapport en y ajoutant de l’information provenant de sa géodatabase d’entreprise, recueillie par le biais d’évaluations auprès des utilisateurs finaux, ou issue des connaissances de l’équipe sur les flux de travaux des différents services. Ces renseignements supplémentaires comprenaient, entre autres : le rôle des utilisateurs dans la géodatabase d’entreprise, leur utilisation du complément Attribute Assistant ou des réseaux géométriques, l’existence de besoins d’intégration précis et la fréquence d’utilisation d’ArcMap (une note de 0 à 5). La compilation de ce rapport a permis de mieux comprendre qui sont les utilisateurs d’ArcMap à la Ville de Kingston, ainsi que de déterminer l’importance de l’outil pour chacun d’entre eux et toute considération de migration liée à la recréation de leurs flux de travaux. La Ville de Kingston ne voulait pas seulement planifier une transition vers ArcGIS Pro, mais aussi déterminer si certains cas d’usage pouvaient être plus efficacement pris en charge au moyen de flux de travaux basés sur le web. Regrouper toutes ces données en un seul endroit lui a permis de comprendre qui sont les utilisateurs et d’établir les besoins propres à chaque migration.

Catégoriser et hiérarchiser

L’équipe SIG de Kingston s’est ensuite attachée à catégoriser les types d’obstacles susceptibles d’empêcher la migration. Au final, elle a établi six catégories potentielles d’obstacles :

0 : Aucun obstacle; transition recommandée aux ressources web

1 : Aucun obstacle; ArcGIS Pro requis

2 : Obstacles liés à Attribute Assistant uniquement

3 : Obstacles liés à Attribute Assistant et aux réseaux géométriques

4 : Personnel chargé des SIG au sein de l’administration (requis pour aider les utilisateurs)

5 : Serveur de traitement

Vous vous demandez peut-être en quoi consistent les obstacles liés à Attribute Assistant… ce point est particulièrement intéressant. Attribute Assistant était un module d’extension d’ArcMap qui permettait d’effectuer des calculs automatiques pendant l’édition. Dans ArcGIS Pro, ce module a été remplacé par des règles d’attributs, lesquelles sont appliquées à la base de données plutôt que sous forme de complément d’interface. Une fois que vous avez appliqué une règle d’attribut à une classe d’entités, vous ne pouvez plus ouvrir celle-ci directement dans ArcMap. L’équipe a donc dû adopter une approche globale visant à recenser les utilisateurs des classes d’entités dans ArcMap, auxquelles seraient éventuellement appliquées des règles d’attributs, puis à en effectuer la migration pour les faire passer tous en même temps d’Attribute Assistant aux règles d’attributs. Seuls quelques utilisateurs devaient continuer à utiliser ArcMap en raison de leur dépendance aux réseaux géométriques. Or, comme ils devaient également pouvoir visualiser des classes d’entités assorties de règles d’attribut, la Ville a dû trouver une solution de contournement pour que ces utilisateurs puissent extraire les données des classes d’entités avec règles d’attribut et les utiliser dans ArcMap par le biais d’un service d’entités en lecture seule.

Plusieurs considérations de ce type ont suscité des réflexions. Cependant, à la fin de l’exercice, la Ville de Kingston s’est retrouvée avec un cadre de catégorisation des priorités pour la migration des utilisateurs qui ressemblait à ceci :

Une feuille de calcul à quatre colonnes intitulées Type, Description, Nombre et Pourcentage. Six types sont répertoriés, décrits comme suit : « Aucun obstacle; transition recommandée aux ressources web »; « Aucun obstacle; ArcGIS Pro requis »; « Obstacles liés à Attribute Assistant uniquement »; « Obstacles liés à Attribute Assistant et aux réseaux géométriques »; « Personnel chargé des SIG au sein de l’administration (requis pour aider les utilisateurs) »; et « Serveur de traitement ». Un diagramme circulaire accompagnant la feuille de calcul montre que la catégorie « Aucun obstacle; transition recommandée aux ressources web » compte 28 utilisateurs; que la catégorie « Aucun obstacle; ArcGIS Pro requis » en compte 18; que la catégorie « Obstacles liés à Attribute Assistant uniquement » en compte 8; que la catégorie « Obstacles liés à Attribute Assistant et aux réseaux géométriques » en compte 13; que la catégorie « Personnel chargé des SIG au sein de l’administration (requis pour aider les utilisateurs » en compte 16; et que la catégorie « Serveur de traitement » en compte 1.

Après avoir bien compris les obstacles possibles, la Ville a créé un plan de migration général pour chacun d’entre eux :

Une feuille de calcul indiquant le plan de migration pour chaque type d’obstacle fondé sur l’utilisateur répertorié précédemment. Les utilisateurs décrits comme « Aucun obstacle; transition recommandée aux ressources web » seront migrés conformément au plan « Désinstaller ArcMap ». Les utilisateurs appartenant à la catégorie « Aucun obstacle; ArcGIS Pro requis » seront migrés conformément au plan « Fournir de la formation et de l’assistance ». Les utilisateurs appartenant à la catégorie « Obstacles liés à Attribute Assistant uniquement » seront migrés conformément au plan « Migrer les règles d’Attribute Assistant vers des règles d’attributs ou des processus FME »; les utilisateurs décrits comme « Obstacles liés à Attribute Assistant et aux réseaux géométriques » seront migrés selon le plan « Migrer les réseaux géométriques vers Utility Network et configurer des règles d’attributs ». Enfin, les utilisateurs du type « Personnel chargé des SIG au sein de l’administration » « désinstalleront ArcMap une fois que les exigences des utilisateurs auront été satisfaites ».

Agir conformément au plan

La Ville disposait ainsi de son plan d’action. Elle a commencé par les utilisateurs de la catégorie 0 « Aucun obstacle », et elle poursuivra ses efforts systématiquement jusqu’à ce que tous les utilisateurs aient été migrés (à l’exception de ceux ayant besoin d’utiliser des réseaux géométriques). À l’heure actuelle, elle a terminé la migration pour les utilisateurs des catégories 0 et 1; elle envisage de s’attaquer à la migration des utilisateurs d’Attribute Assistant dans le cadre d’un plan plus large de migration des données.

Au départ, la Ville avait répertorié 126 installations d’ArcMap. Aujourd’hui, elle n’en compte plus que 26, dont les membres de l’équipe SIG qui doivent conserver ArcMap pour des raisons d’assistance technique, et qui représentent la moitié de ce nombre.

J’adore la simplicité de cette approche. L’outil qu’a utilisé la Ville de Kingston pour établir son rapport initial constitue un atout précieux. Mais l’idée était surtout de montrer qu’en étant méthodique — soit en regroupant toutes les données nécessaires et en s’en servant pour prendre des décisions éclairées —, il est possible de rendre les changements liés au retrait d’ArcMap beaucoup plus gérables.

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Ce billet a été écrit en anglais par Julie Roebotham et peut être consulté ici.