Sur la carte présente Jennifer Rasp
Ce mois-ci, Sur la carte présente Jennifer Rasp, enseignante en formation initiale à l’Université Queen’s. Découvrons les leçons qu’elle a tirées de l’utilisation d’ArcGIS pendant son stage de trois semaines au sein du groupe Milieu scolaire et recherche d’Esri Canada et qu’elle intégrera dans sa pratique.
En mars de cette année, nous avons rencontré Jennifer, étudiante en cinquième année au baccalauréat en éducation – majeure en anglais et mineure en géographie – à l’Université Queen’s. Possédant déjà une certaine expérience d’ArcGIS, elle était enthousiaste à l’idée d’élargir ses connaissances et d’apprendre à tirer parti d’ArcGIS dans l’enseignement de l’anglais.
Jennifer s’est révélé une excellente recrue pour le groupe Milieu scolaire d’Esri Canada. Elle nous a fourni des commentaires constructifs sur nos ressources dont nous tiendrons compte dans nos révisions plus tard cette année.
Nous avons récemment demandé à Jennifer de réfléchir à son expérience de stage et au travail qu’elle a accompli avec nous en mars. Voici ce qu’elle avait à dire.
Quelles ont été vos responsabilités pendant votre stage de trois semaines à Esri Canada?
Mon stage de trois semaines à Esri Canada est ce que l’on appelle communément un stage en milieu de travail. Il s’agit d’une occasion d’explorer un domaine d’intérêt éducatif dans un contexte différent de celui des stages habituels en milieu scolaire. Ce stage doit bien évidemment s’inscrire dans la concentration du candidat. Ma spécialité étant l’évaluation, une grande partie du travail que j’ai effectué avec Jean Tong, gestionnaire de l’enseignement et de l’apprentissage au primaire et au secondaire, consistait à évaluer la compatibilité des ressources existantes en vue de leur utilisation en classe.
En tant qu’enseignante en formation initiale, j’ai évalué les ressources du point de vue d’une personne qui introduit pour la première fois des plateformes de cartographie et des interfaces de visualisation de données spatiales dans sa classe. Mes suggestions visaient donc à rendre les tutoriels et les leçons aussi intuitifs que possible pour quelqu’un qui n’a pas d’expérience en matière de systèmes d’information géographique (SIG). Ceux et celles qui ont déjà de l’expérience dans le secteur ou en enseignement supérieur n’auront aucune difficulté à utiliser ces outils dans leur pratique. Le défi consiste toutefois à les rendre accessibles aux enseignants qui, autrement, en rejetteraient les avantages possibles pour s’en tenir aux méthodes pédagogiques existantes. En outre, de nombreux régimes d’enseignement individuels et mandats de conseils scolaires exigent que les activités en classe répondent aux critères de handicap, d’accessibilité et de conception universelle. J’ai donc participé à l’élaboration de documents, tels que des listes de vérification, pour répondre à ces exigences.
Ressources pour les cours d’anglais
J’ai mis au point une activité intitulée « L’univers des symboles » à l’aide d’ArcGIS StoryMaps. L’un des plus grands défis de l’enseignement des symboles aux élèves est d’expliquer comment les connotations des mots et des images dépendent du contexte culturel et spatiotemporel. Il s’agissait donc d’une excellente occasion pour moi d’expérimenter avec le logiciel ArcGIS et ses applications connexes pour représenter visuellement la manière dont les relations entre les personnes, les lieux et l’environnement varient dans l’espace et dans le temps, d’un endroit à l’autre. Cette approche montre que les sciences sociales et humaines ne fonctionnent pas indépendamment du lieu et de l’environnement, mais qu’elles y sont plutôt profondément ancrées. Même si je reconnais que les professeurs d’anglais ne sont pas la cible démographique d’ArcGIS, je souhaite que l’innovation modifie la façon de transmettre des connaissances et des compétences dans un contexte éducatif. Il est impératif que nous trouvions de nouveaux moyens de faire en sorte que les élèves voient dans le travail qu’ils accomplissent plus qu’eux-mêmes, leur salle de classe et leur environnement immédiat.
L’activité de Jennifer, soit « L’univers des symboles », est un excellent ajout à notre collection de ressources pour l’enseignement de l’anglais.
Qu’est-ce qui vous a attiré dans ce poste à Esri Canada et qu’est-ce qui vous a plu?
Je me suis intéressée à Esri Canada parce que je n’ai pas eu l’occasion de faire un stage dans une classe de géographie pendant mon programme de formation des enseignants. J’espérais donc approfondir ma compréhension des SIG dans un cadre non traditionnel. J’avais déjà utilisé le logiciel ArcGIS, mais je ne me considérais pas comme une experte. Ce stage m’offrait la chance de parcourir le répertoire des cours d’Esri, d’approfondir mes connaissances et de favoriser mon perfectionnement professionnel.
J’ai eu beaucoup de plaisir à élargir ma vision du monde avec ce stage. Même si je travaillais à distance, je voyageais (numériquement) à travers le Canada pour compiler des données sur les établissements d’enseignement et j’assistais à des réunions avec des personnes de partout au pays. J’ai appris qu’il y a énormément de parties prenantes et de compétences sollicitées dans la création d’une ressource – et dans le système dans lequel elle existe – et que chaque personne contribue à sa façon à la progression des idées. Le travail que j’ai effectué avec le groupe Milieu scolaire m’est particulièrement cher parce qu’il a été réalisé dans le but d’améliorer l’expérience des élèves, et il est impossible d’en mesurer toute l’incidence. C’était un travail particulièrement utile, et j’ai eu la chance de l’accomplir aux côtés d’une équipe de personnes formidables.
Pourquoi considérez-vous ArcGIS comme un bon outil en enseignement?
Après avoir travaillé en classe pendant plusieurs mois, j’ai constaté que de nombreux jeunes ne comprennent pas vraiment les notions d’échelle et de localisation. Nous vivons une époque sans précédent : nous avons accès à plus de renseignements géographiques que jamais auparavant. Pourtant, cette exposition peut parfois être superficielle, et il est difficile de saisir la réalité de ce qui se passe dans le monde. ArcGIS permet de visualiser et d’explorer des endroits que nous ne connaissons pas, et d’élargir nos horizons.
En tant que professeure d’anglais, je pense que les élèves doivent non seulement maîtriser la lecture et l’écriture, mais aussi posséder des connaissances numériques, médiatiques et culturelles. J’ai enseigné Les Cerfs-volants de Kaboul de Khaled Hosseini pendant l’un de mes stages. Dans ce roman, le protagoniste et son père fuient leur pays d’origine, l’Afghanistan, pendant la guerre soviéto-afghane, un voyage qui les mène au Pakistan et finalement aux États-Unis. Il est difficile pour notre cerveau de comprendre et d’assimiler une telle situation, alors qu’elle reflète la réalité de millions de réfugiés dans le monde d’aujourd’hui. Or, si l’on utilise un logiciel pour cartographier le nombre de kilomètres parcourus, les modes de transport disponibles et la géographie du paysage, l’ampleur de ce que les personnages ont dû accomplir devient beaucoup plus claire. Pour plusieurs, il semblerait contradictoire d’utiliser des cartes dans une classe d’anglais. Je pense toutefois qu’il doit y avoir un transfert interdisciplinaire. Je veux que mes élèves soient des citoyens informés sur le plan numérique et géographique qui ne voient pas le monde de manière isolée. Les cartes peuvent vous emmener à des endroits que vous n’avez jamais visités auparavant ou élargir vos horizons afin que vous ayez une approche plus empathique. C’est d’ailleurs pourquoi elles ont une valeur intrinsèque dans toutes les disciplines, et pas seulement en sciences, technologie, ingénierie et mathématiques (STIM). Chercher leur maison. C’est la première chose que les élèves font avec une carte. Dans la société d’aujourd’hui, celle-ci peut se trouver presque n’importe où dans le monde. Notre programme d’études doit pouvoir être adapté aux élèves auxquels il s’adresse, et ArcGIS est l’outil par excellence pour tenir des conversations approfondies sur la signification de « lieu ».
Parlez-nous de l’événement Science Rendezvous auquel vous avez participé.
En mai 2023, j’ai représenté Esri Canada au Science Rendezvous, un événement d’une journée où des personnes issues du milieu de la science, de la technologie, de l’ingénierie, des arts et des mathématiques se rencontrent pour inspirer les gens de tous âges à participer à la découverte, à l’expérimentation et à l’exploration dans tous les domaines de la science. J’ai présenté la technologie SIG à la plupart des élèves (âgés de 10 à 18 ans) à qui j’ai parlé pendant l’événement.
L’activité à mon kiosque s’intitulait « D’où est issu mon tissu? ». Cette carte narrative s’appuie sur ArcGIS Survey123, ArcGIS Online et ArcGIS Dashboards. Les visiteurs pouvaient balayer un code QR pour répondre à un sondage sur les tissus et l’origine des vêtements qu’ils portaient – données qui étaient ensuite consignées et reportées sur une carte interactive et dans un tableau de bord.
« D’où est issu mon tissu? » comprend un tableau de bord ArcGIS qui met en évidence les données recueillies par les élèves à l’événement Science Rendezvous.
De nombreux élèves qui ont visité mon kiosque pouvaient citer la Chine comme important fabricant de vêtements, mais ne pouvaient pas situer le pays sur la carte ni expliquer pourquoi s’agissait de la destination préférée pour la réimplantation d’installations de fabrication mondiale. Ce sont des compétences que nous devons cultiver chez les jeunes, et la suite ArcGIS constitue un excellent moyen d’illustrer des relations spatiales et de tirer parti de l’intelligence de localisation. Ajoutons à cela les compétences transférables qu’acquièrent les élèves en utilisant les produits ArcGIS, notamment les connaissances nécessaires pour synthétiser les données recueillies dans le cadre d’un sondage géographique afin de porter un jugement, la capacité à établir des liens fondés sur des éléments probants concernant les interrelations entre les phénomènes, et la capacité à lire des données spatiales.
Quels sont vos projets d’utilisation d’ArcGIS à l’avenir?
Je suis sur le point d’obtenir mon diplôme et je me trouve à la croisée de plusieurs carrières différentes. C’est un moment un peu angoissant! Lorsque j’étais étudiante au premier cycle, je me suis découvert une passion pour l’urbanisme et l’aménagement du territoire que j’envisage de poursuivre au cycle supérieur un jour. J’ai également la possibilité de poursuivre mes études et de devenir une enseignante certifiée. Quel que soit mon parcours, mes compétences en visualisation de données et d’analyse spatiale seront un atout. J’ai déjà recommandé Survey123 à plusieurs de mes collègues, car c’est un outil efficace pour la collecte et l’interprétation de données, et j’en ferai certainement bon usage à l’avenir. Il y a tout à gagner à se familiariser avec ArcGIS, et c’est pourquoi j’en suis une fervente promotrice. Mon objectif est de sensibiliser le plus grand nombre de personnes possible, afin qu’elles puissent tirer parti d’ArcGIS comme je l’ai fait.
Merci, Jennifer, pour votre contribution à nos ressources. Votre approche de l’évaluation s’est avérée particulièrement utile. En outre, votre nouvelle activité sur l’univers des symboles est un excellent ajout à notre collection de ressources. Nous avons bien hâte de recevoir vos commentaires sur notre portail ArcGIS à l’intention des enseignants en formation initiale qui verra le jour le mois prochain.
En êtes-vous à vos premiers pas dans ArcGIS Online?
Si vous êtes un enseignant du primaire ou du secondaire et que vous découvrez ArcGIS Online, vous pouvez demander un compte pour vous et vos élèves à l’adresse k12.esri.ca/#access. Explorez le Chercheur de ressources pour le primaire et le secondaire d’Esri Canada en vue de trouver d’autres ressources convenant à votre classe.