Transport équitable et réalité virtuelle : les fruits de mon stage coop à Esri Canada
Pour tirer le meilleur parti d’un ensemble de données spatiales, il faut souvent aller au-delà de la carte statique. L’équipe Milieu scolaire et recherche d’Esri Canada utilise plusieurs supports, notamment des expériences de réalité virtuelle, des tableaux de bord en ligne et des environnements ArcGIS Notebooks pour explorer et partager des données géospatiales. J’ai eu l’occasion d’acquérir de l’expérience dans l’utilisation de tous ces supports en travaillant en tant que stagiaire coop avec l’équipe.
Ce billet a été rédigé par Ben Woodward, étudiant en géographie à l’Université de Waterloo.
L’été dernier, j’ai eu le privilège d’effectuer un stage coop au sein de l’équipe Milieu scolaire et recherche d’Esri Canada. En seulement 15 semaines, j’ai tâté des technologies géospatiales émergentes comme la réalité virtuelle, j’ai créé un tableau de bord qui cartographie l’accès à des services comme les épiceries et les écoles à travers le Canada, et j’ai participé à plusieurs ateliers et événements sociaux avec les membres de mon équipe. Travailler à Esri Canada m’a également donné l’occasion d’explorer Toronto, à la fois par moi-même et dans le cadre d’événements sociaux avec mon équipe.
J’ai rencontré l’équipe Milieu scolaire et recherche pour la première fois dans le cadre du Défi des applications des ECCE. Ce concours annuel des centres d’excellence d’Esri Canada, destiné aux étudiants, demande à des équipes de trois élèves de créer une application qui résout un problème du monde réel. Cet événement offre ainsi une occasion fantastique d’apprendre une nouvelle technologie géospatiale. En 2022, mon équipe s’est classée troisième en créant un outil web codé à la main qui permet aux citoyens de trouver le chemin le plus rapide et sécuritaire pour sortir d’une zone de catastrophe naturelle. Pour ce faire, l’application alimente le service de routage d’Esri avec les données sur les réseaux routiers municipaux, ainsi qu’avec l’information rapportée par le public à propos des dangers (par exemple, les routes inondées ou les lignes électriques tombées au sol).
Au début de la présente année, mon équipe s’est hissée au deuxième rang du classement général en créant une suite d’outils web et mobiles pour gérer la forêt urbaine d’une communauté. Cette suite comprend une application web – créée avec ArcGIS Experience Builder – qui permet aux urbanistes de visualiser les données et de prendre des décisions sur la forêt urbaine de leur communauté. Elle intègre également une application mobile personnalisée – créée avec ArcGIS AppStudio – qui permet aux citoyens de consulter les renseignements sur les arbres près de chez eux (par exemple, l’espèce de l’arbre et s’il est indigène) et de signaler au personnel municipal les dommages causés par les arbres.
La participation au Défi des applications et aux réunions d’étudiants au Centre d’excellence d’Esri Canada (ECCE) de Waterloo a conduit à d’autres conversations avec M. Brent Hall, qui était à l’époque le directeur de Milieu scolaire et recherche. Le tout a abouti à une offre de stage coop dans l’entreprise cet été. Travailler avec l’équipe Milieu scolaire et recherche a ressemblé à bien des égards à ce que j’ai vécu pendant les défis d’application. La différence, c’est que j’avais (heureusement!) plus d’une semaine pour réaliser une tâche affectée. Mais les projets sur lesquels j’ai travaillé impliquaient également l’utilisation de la technologie géospatiale pour résoudre des problèmes du monde réel, et ils m’ont donné l’occasion de travailler et de me familiariser avec de nouvelles technologies.
Juste mobilité
L’un des projets sur lesquels j’ai travaillé était celui traitant de Juste mobilité (Mobilizing Justice), qui consistait en un partenariat de recherche se penchant sur les inégalités en matière de transport dans les villes canadiennes. Le tableau de bord du transport équitable utilise les mesures spatiales de Statistique Canada liées à l’accès aux services (par exemple, les épiceries, les écoles, les lieux d’emplois, etc.) par différents modes de transport (à savoir les transports en commun, la marche et le vélo) pour chaque aire de diffusion canadienne (polygone de recensement de la taille d’un quartier). En outre, le niveau d’accès pour chaque aire de diffusion est comparé aux données démographiques connexes. Les utilisateurs sont ainsi en mesure de déterminer les quartiers où le faible accès aux services coïncide avec des proportions élevées de populations vulnérables (par exemple, les personnes à faible revenu, les personnes âgées ou les nouveaux arrivants au Canada). Une fois publié, ce tableau de bord représentera un outil utile pour ceux et celles qui s’efforcent de réduire la dépendance à l’égard de la voiture, tout en veillant à l’accessibilité aux services essentiels pour tous les membres de la communauté.
Le tableau de bord sur le transport équitable Juste mobilité (Mobilizing Justice) permettra aux utilisateurs de visualiser les scores d’accessibilité obtenus selon le choix de transport et de destination, et de comparer ces résultats à ceux qui s’affichent pour un groupe démographique donné.
Le tableau de bord Juste mobilité (Mobilizing Justice) permet de visualiser et de comparer plusieurs mesures provenant de dizaines de milliers d’aires de diffusion à travers le Canada. Il s’agit d’une tâche qui pose de nombreux défis particuliers, le plus important étant la vitesse de rendu de la carte, qui était initialement très lente en raison du grand nombre de polygones. J’ai appliqué plusieurs techniques pour améliorer cette vitesse. Je me suis servi d’ArcGIS Pro pour simplifier les polygones en supprimant les sommets superflus. J’ai créé plusieurs couches de vue à partir de la couche d’entités d’origine, de sorte que seuls les attributs utiles soient envoyés au client. Et, surtout, j’ai prolongé la durée de vie des caches créés par ArcGIS Online afin que les requêtes en double soient envoyées à partir des caches côté serveur plutôt qu’à partir de la base de données.
Application de rues conviviales en réalité virtuelle
J’ai aussi passé beaucoup de temps sur l’application de rues conviviales en réalité virtuelle, laquelle offre une visualisation des projets d’aménagement de rues à Toronto. Cet outil permettra au public de visualiser de manière immersive les modifications proposées pour les rues (par exemple, l’ajout d’une nouvelle piste cyclable ou d’une ligne de tramway), et ce, avant la construction. Les urbanistes sont ainsi plus facilement informés sur les réactions pertinentes du public.
Le projet « Rues conviviales » était déjà bien avancé lorsque j’ai commencé mon stage coop, mais j’ai pu ajouter quelques fonctionnalités qui ont amélioré l’application et, du coup, j’ai tout appris sur Unity et le langage C#. La première fonctionnalité que j’ai ajoutée est le positionnement réaliste du soleil, particulièrement utile parce qu’elle permet à l’utilisateur de voir comment les ombres seront portées sur un aménagement de rue particulier, à un moment donné de la journée et selon le jour de l’année. J’ai également ajouté une strate de tutoriel afin que les utilisateurs puissent se familiariser avec les commandes de l’application avant d’explorer les aménagements de rue.
Autres projets
Outre les deux projets susmentionnés, j’ai eu l’occasion de contribuer à d’autres tâches sur lesquelles l’équipe travaille. La première a consisté à créer un bloc-notes ArcGIS Notebooks à utiliser dans les classes de la fin du primaire, ainsi qu’au secondaire. Ce bloc-notes permettra aux élèves de comprendre la démographie du Canada grâce aux données du recensement de 2021. Ils se familiariseront également avec le langage de programmation Python.
Le projet CLUE est une autre tâche qui m’a été confiée dans le cadre de mon stage coop. Ce projet vise à cartographier les données relatives aux émissions des véhicules sur les autoroutes et autres grands axes routiers de la région du Grand Toronto. L’utilisation des données massives de ce projet présente un grand nombre de défis similaires à ceux du tableau de bord « Juste mobilité ».
Vivre à Toronto
Bien que mes projets aient occupé une grande partie de mon temps l’été dernier, j’ai eu l’occasion de m’amuser et de profiter de Toronto. Pendant l’été, j’ai choisi de vivre dans l’une des résidences étudiantes de l’Université de Toronto, où il y a beaucoup de places vacantes durant cette saison. C’est moins cher que d’autres logements à Toronto, et le campus principal de l’université est à proximité des lignes 1 et 2 de la TTC. L’emplacement central de l’établissement facilitait l’exploration des différents quartiers de la ville, ce dont j’ai profité tout au long de l’été.
Parmi mes activités préférées, il y a eu les rendez-vous au restaurant avec des amis, la visite de l’île de Toronto, la descente de la rivière paresseuse au Canada’s Wonderland (je ne suis pas fanatique des montagnes russes, mais j’en ai fait une!) et la pratique du basket-ball plusieurs fois par semaine sur le campus principal de l’Université de Toronto. J’ai également été invité à participer à plusieurs événements organisés par l’entreprise pendant et en dehors des heures de travail, notamment un match des Blue Jays, un dîner dans un café Bocce et plusieurs événements plus modestes au bureau. Une autre partie amusante de mon été a été de partager mon amour de la cafetière à piston avec l’équipe, faisant de nos tasses du matin l’envie du reste du bureau.
Travailler à Esri Canada
J’ai été traité comme un membre à part entière de l’équipe pendant mon séjour. J’étais libre d’utiliser mes compétences en programmation et d’en acquérir de nouvelles. L’on m’a confié des projets stimulants qui m’ont tenu occupé. Et j’ai pu participer à des ateliers et à des événements sociaux de l’entreprise. Qui plus est, j’ai eu la chance de travailler avec des chercheurs de diverses universités canadiennes dans le cadre de projets tels que Juste mobilité et CLUE, ce qui m’a donné un avant-goût de ce qu’implique la recherche universitaire. Dans l’ensemble, travailler avec l’équipe Milieu scolaire et recherche a été une expérience fantastique.