Comment les SIG aident les communautés rurales de la Colombie-Britannique à mieux se connecter
Le district régional de Strathcona fournit des services à plus de 48 000 habitants se trouvant au centre-nord de l’île de Vancouver, sur les îles Discovery et le long des baies de la région continentale. Le district de Strathcona, en collaboration avec son partenaire CityWest Telecommunications, s’efforce d’améliorer la connectivité de 139 communautés rurales et éloignées le long de la côte ouest de la Colombie-Britannique. Le projet s’applique au-delà des limites administratives du district, et il vise à combler le fossé numérique à l’aide d’applications SIG.
Le district régional de Strathcona est une administration régionale de la Colombie-Britannique qui fournit des services à plus de 48 000 habitants se trouvant au centre-nord de l’île de Vancouver, sur les îles Discovery et le long de certaines baies de la région continentale. Les services municipaux de ce district couvrent plus de 22 000 kilomètres carrés et comprennent l’application des règlements, ainsi que la gestion des réseaux d’aqueduc et d’égouts, des services d’incendie, des parcs, de la bande passante, des interventions d’urgence et de la planification des mesures d’urgence. De nombreuses communautés du district de Strathcona sont considérées comme isolées, leur accès se limitant à l’eau ou l’air.
J’ai parlé à Douglas Sauer, analyste SIG au district régional de Strathcona, au sujet d’un partenariat sur lequel il travaille et qui s’appelle Connected Coast. L’objectif de ce projet est d’étendre l’accès à l’Internet à large bande, de sorte que puissent en profiter les communautés rurales et éloignées et les Premières Nations de l’île de Vancouver, de l’archipel Haïda Gwaïi et de la côte de la Colombie-Britannique.
Première Nation Ḵa:’yu:’k’t’h’/Che:ḵ’tles7et’h’, dans le district régional de Strathcona. Source de la photo : ConnectedCoast.ca.
Franchir le fossé numérique
De nombreuses communautés de la Colombie-Britannique n’ont pas encore accès aux débits Internet minimaux fixés par le CRTC, à savoir 50 Mbit/s en téléchargement et 10 Mbit/s en téléversement. Il s’agit de communautés rurales et isolées, souvent dépourvues d’accès routier. Elles n’ont donc pas accès à de nombreux services municipaux que les résidents urbains tiennent pour acquis. Un tiers de ces communautés sont constituées de membres des Premières Nations fortement touchées par le fossé numérique.
Le partenariat Connected Coast, initialement établi en 2016 et 2017, associe le district régional de Strathcona et CityWest, entreprise de la ville de Prince Rupert qui fournit des services de télécommunications au nord de la Colombie-Britannique. Le projet est financé par des programmes provinciaux et fédéraux. BayLink Networks (spécialiste des déploiements de fibres sous-marines et de câbles marins, basés à Port Coquitlam, en Colombie-Britannique) est le maître d’œuvre de la conception et de l’installation du réseau. Le projet couvre principalement l’infrastructure de base, c’est-à-dire l’infrastructure sous-marine à grande échelle entourant l’île de Vancouver et reliant Haida Gwaii et le littoral de la Colombie-Britannique à Vancouver et Prince Rupert. (Les connexions aux points d’atterrissement, que l’on appelle également l’infrastructure du « dernier kilomètre », sont prises en charge par les fournisseurs de services Internet.)
La construction du réseau a commencé à l’été 2022. La pose de câbles sous-marins étant un processus complexe, et la zone couverte étant vaste, il était essentiel d’obtenir une image claire et unique du travail effectué pour comprendre l’avancement global du programme et communiquer avec les diverses parties prenantes impliquées.
Des ouvriers sur un bateau installent une grande bobine de câble sous-marin. Source de la photo : ConnectedCoast.ca.
À l’origine, le SIG était utilisé pour créer des cartes PDF statiques du projet. Ces PDF étaient essentiels pour soutenir le processus d’obtention des permis auprès du gouvernement provincial. Cependant, ils ne pouvaient pas fournir aux autres parties prenantes des mises à jour de dernière minute ou leur donner la possibilité d’en savoir plus sur les itinéraires ou les points d’atterrissement des câbles. La gestion des données dans ce format a également posé différents problèmes qui ont fait obstacle à la communication de l’état d’avancement du projet; par exemple, le manque de structure ou de schéma uniforme des fichiers KML à prendre en charge, les métadonnées insuffisantes ou incohérentes qui gênait le traitement des données, et par conséquent, les difficultés rencontrées à convertir les fichiers et à produire les instantanés de bases de données.
Le rythme des changements constituait également un défi : il arrivait que de nouveaux fichiers soient reçus ou que des modifications soient nécessaires deux fois par semaine, sans qu’aucune note n’indique où ces changements avaient été apportés. En raison de l’ampleur du projet, il est devenu difficile de rapidement mettre en œuvre les changements requis. Les limites de temps et de personnel ont aggravé le problème.
Une nouvelle solution était nécessaire pour que des cartes actualisées et précises puissent être fournies rapidement aux parties prenantes. C’est la technologie SIG qui a fourni la solution.
Visualiser le travail
M. Sauer a commencé par préconiser la création d’une version web du PDF à partir duquel il avait commencé. Cette option web permettrait au personnel et aux partenaires du projet d’accéder aux renseignements relatifs au projet et d’améliorer leur capacité à collaborer.
La création de l’application ne s’est pas faite du jour au lendemain. M. Sauer a d’abord dû travailler avec les responsables du projet pour établir leurs besoins. Par exemple, il a dû développer une symbologie qui répondait aux besoins des chefs de projet et qui garantissait que les bonnes informations (comme l’état d’avancement des travaux) soient disponibles sur l’application finale.
La solution : la carte interactive de l’état d’avancement des travaux
Douglas a élaboré la carte interactive de l’état d’avancement des travaux, une application cartographique interactive, en utilisant ArcGIS Web AppBuilder, le prédécesseur de ArcGIS Experience Builder. Il s’agit d’une solution hautement configurable, avec peu ou pas de code, qui permet de créer des applications web interactives, notamment des cartes web comme celle du partenariat Connected Coast.
Les parties prenantes peuvent utiliser l’application non seulement pour obtenir une vue d’ensemble de l’avancement du projet, mais aussi pour rechercher des points d’atterrissement précis, c’est-à-dire des endroits précis où le câble à fibres optiques arrive sur le rivage et peut être accessible par les fournisseurs d’accès à Internet (FAI) locaux.
Une nouveauté de l’application permettait d’ajouter plus de détails sur les sites d’atterrissement individuels, y compris les fournisseurs de services Internet associés à ces localités et le délai prévu pour la prestation de services.
À quoi cela ressemble-t-il?
L’application Connected Coast permet de diffuser des renseignements sur ce projet d’infrastructure essentiel à un public entièrement nouveau. Les habitants, en particulier ceux qui vivent dans les régions les plus reculées de la Colombie-Britannique, peuvent utiliser l’application pour mieux comprendre où se trouveront les points d’atterrissement, comment ils pourront obtenir le service et quand. Les fournisseurs de services Internet et les bailleurs de fonds peuvent également utiliser l’application pour se renseigner sur l’avancement des projets et l’état actuel des travaux. Enfin, les participants au projet peuvent utiliser l’application pour avoir une meilleure idée de ce qui se passe et collaborer plus étroitement.
Un meilleur accès à l’information et aux services pour 139 communautés
« Ce qui est vraiment spécial pour moi, c’est qu’on parle de 139 communautés qui ne sont pas accessibles par la route et sont très isolées », explique M. Sauer. « Un tiers de ces communautés sont constituées de membres des Premières Nations. L’objectif est de permettre à ces communautés d’accéder à l’information. Mais ce n’est pas tout : il s’agit aussi de l’accès à la télésanté, à l’éducation, au commerce électronique et au reste du monde. C’est une grande victoire pour les personnes qui vivent dans cette région ou qui envisagent de s’y installer. »
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Ce billet a été écrit en anglais par Sergio Palladini et peut être consulté ici.